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Sentiment d’inachevé

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/16/2011 -  et 14 septembre 2011 (Köln)
Wolfgang Amadeus Mozart : Idomeneo, re di Creta, KV 366 et 367: Ouverture – «Vedrommi intorno» – Gavotte – Passepied – «Fuor del mar ho un mar in seno» – Musique de ballet
Benjamin Britten : Les Illuminations, opus 18
Franz Schubert : Symphonie n°8, D. 759 «Inachevée»

Ian Bostridge (ténor)
Mahler Chamber Orchestra, Roger Norrington (direction)


R. Norrington, I. Bostridge (© Thomas Mueller, David Thompson)


Le KlaraFestival s’est achevé ce vendredi avec un concert de l’Orchestre de chambre Mahler, une formation guère plus âgée que Les Siècles, à l’affiche lors de la première soirée, puisqu’elle été fondée en 1997 par Claudio Abbado et les musiciens eux-mêmes. Ceux-ci proviennent de différents continents, comme le prouve le programme de salle (gratuit) qui prend la peine de les citer, ainsi que leur pays d’origine – relevons la présence d’un Belge, Jaan Bossier, à la clarinette. Daniel Harding occupe le poste de principal conductor depuis 2008 mais la direction de l’orchestre revient ici à Roger Norrington qui, à cette occasion, collabore pour la première fois avec lui.


Consacrer la première partie à des extraits d’un opéra, en l’occurrence Idoménée, roi de Crète (1780-1781) de Mozart, peut paraître a priori curieux mais il s’agit de l’ouvrage avec lequel Ian Bostridge s’est produit pour la dernière fois avec l’orchestre, il y a six ans, à Salzbourg – des retrouvailles, en quelque sorte. Ressemblant, malgré la quarantaine bien entamée, à un college boy frêle et longiligne, le chanteur interprète cette fois deux arias confiées au rôle-titre, «Vedrommi intorno» et «Fuor del mar ho un mar in seno». Le timbre, pauvre en couleurs, reste affaire de goût tandis que l’adéquation entre les moyens, au demeurant respectables, et le profil du rôle peut se discuter. Quelques extraits purement orchestraux (Ouverture, Gavotte, Passepied, Musique de ballet) complètent la prestation du chanteur, ce qui permet d’examiner la gestuelle singulière du chef qui dirige plutôt mollement, sans baguette et souvent avec un seul bras. Pourtant, le résultat ne manque pas d’alacrité et de ressort, bien qu’il soit permis de préférer davantage de rondeur, d’articulation et un meilleur équilibre en faveur des bois, fins et précis.


En revanche, sans effacer le souvenir de Peter Pears, Ian Bostridge s’impose légitimement dans Les Illuminations (1939) de Britten. Le programme reproduit le texte de Rimbaud, initiative bienvenue puisque la prononciation française du ténor reste celle d’un anglophone, seule réserve formulée à l’endroit d’une prestation fouillée, d’excellente tenue, malgré une attitude scénique plus fabriquée que naturelle. Les cordes rendent justice à l’invention mélodique et harmonique de l’écriture. Suit la Huitième Symphonie «Inachevée» (1822) de Schubert qui procure peu de satisfactions, moins en raison des tempi, acceptables, et de la mise en place, correcte, que du mode de jeu des cordes, économe en vibrato. Les timbres paraissent émaciés, la pâte manque d’homogénéité, l’intensité a plus d’une fois tendance à se diluer, alors qu’à titre individuel, les musiciens se distinguent positivement, en particulier la clarinette et le hautbois. Lors des saluts, quelques personnes accordent une ovation debout, mais c’est à juste titre qu’elles ne sont pas suivies dans leur démarche.


Le site du Mahler Chamber Orchestra



Sébastien Foucart

 

 

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