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Radio Cologne à la Quincena de Saint-Sébastien (2)

San Sebastian
Teatro Victoria Eugenia
08/27/2011 -  
Béla Bartók: Le Château de Barbe-Bleue, opus 11
Arnold Schoenberg: Pelléas et Mélisande, opus 5

Jeanne-Michèle Charbonnet (mezzo-soprano), Peter Fried (baryton)
Orchestre de la Radio de Cologne, Jukka-Pekka Saraste (direction musicale)


J.-M. Charbonnet (© Inigo Ibanez/Quincena Musical)



Le concert suivant la Neuvième Symphonie de Mahler avec l’Orchestre de la Radio de Cologne a réservé une grande surprise : la mezzo québécoise Jeanne-Michèle Charbonnet (Isolde, Vénus, Electre, Léonore de Fidelio) a chanté une puissante Judith du Château de Barbe-Bleue, avec ses graves profonds, son timbre pur, l’épaisseur du volume, l’émail de toute la sonorité et, en plus, un grand talent de comédienne. On ne peut pas évaluer sa prononciation du hongrois, bien sûr, mais on a entendue très souvent cet opéra et il semblerait que Charbonnet s’approche beaucoup des grands interprètes de ce très beau rôle. La prestation de Peter Fried, sans partition, était correcte, mais pas du même niveau. La version donnée était celle avec le prologue d’introduction symboliste, et c’est Fried qui l’a récité.


On sait bien que cet opéra, dont le succès est postérieur à la mort de Bartók, a un troisième protagoniste, l’orchestre : les sons, les chants, les sept portes et ses exaltations, gémissements, emportements, ses couleurs et ses insinuations symbolistes, tout cela c’est l’orchestre qui le révèle. À la tête de ses musiciens, Saraste montre une maîtrise supérieure dans le dessin de l’arche qui mène du silence de l’introduction au silence final, en passant par la croissance, la culmination, et la chute du son. Toutes les nuances du monde.


Son Pelléas a été aussi très beau, très convaincant, mais, on le sait bien, ce poème symphonique qui date de 1903 est tout à fait postromantique : les sons préfigurent un Schoenberg pas trop éloigné de la Symphonie de chambre op. 9, du Deuxième Quatuor, d’Erwartung, sans toutefois atteindre la beauté des Gurre-Lieder ou de La Nuit transfigurée, deux œuvres tout aussi postromantiques. On dirait que le jeune Schoenberg veut faire un exercice « à la manière » du Richard Strauss triomphant de Don Juan, Till Eulenspiegel, Mort et Transfiguration, Ainsi parlait Zarathoustra... Dans ce sens-là, c’est une pièce formidable, mais pas d’une beauté aussi attirante.


Saraste a réussi à donner justement de l’attrait à cette pièce peu entendue dans les salles de concert, et cela grâce à un orchestre en excellente forme capable d’administrer les sons, les nuances dynamiques, les sens des différents épisodes.



Santiago Martín Bermúdez

 

 

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