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Revue générale

Oviedo
Teatro Filarmónica
08/26/2011 -  
Ludwig van Beethoven : Ouverture «Leonore III», en do majeur, opus 72a
Johannes Brahms : Double concerto pour violon et violoncelle en la mineur, opus 102
Joseph Haydn : Symphonie n° 82, en do majeur, «L’Ours»

Andrei Mijlin (violon), Gabriel Ureña (violoncelle)
Oviedo Filarmonía, Marzio Conti (direction)


M. Conti


Dans la Nueva España du 16 août dernier, le successeur, depuis cette année, du dynamique chef autrichien, Friedrich Haider, à la tête de l’Orchestre de la ville d’Oviedo, le Florentin et ancien chef de l’orchestre de San Remo durant six ans Marzio Conti, expliquait pourquoi il souhaitait quitter l’Italie de Silvio Berlusconi, la culture y étant en voie «d’autodestruction». Mais sa préoccupation sur le devenir de la vie musicale en Espagne, et singulièrement aux Asturies, transparaissait aussi nettement, au point qu’il annonçait l’organisation sur la place de la cathédrale de la capitale de la Principauté, le 19 août, d’un concert où Nino Rota (La strada) et John Williams (La Guerre des étoiles, E.T. et Harry Potter) étaient convoqués pour attirer du public... Evidemment, on pouvait être inquiet sur le devenir de cette stratégie et sur les intentions du nouveau chef en matière de programmation d’un orchestre symphonique évidemment coûteux en ces temps de crise où les communes espagnoles croulent sous les dettes mais qui constitue un luxe qu’il convient assurément de préserver. S’il s’agit d’attirer à tout prix un jeune public nombreux, l’on sait ce qu’il faut faire.


Le programme du concert du 26 août fut à cet égard heureusement rassurant puisqu’il était composé d’une façon on ne peut plus classique : une ouverture, un concerto et enfin une symphonie. L’ouverture Léonore III (1805) de Ludwig van Beethoven (1770-1827) ne pâtit finalement pas trop de l’acoustique de la salle, assez moyenne, et l’orchestre se comporta tout à fait honorablement, les cordes étant bien tenues, une flûtiste se révélant exemplaire, et la coda, après un début assez prudent, étant rondement menée sous la direction d’un chef moins vibrionnant que son prédécesseur mais sachant parfaitement diriger les troupes les plus jeunes de l’orchestre malgré son allure décontractée.


Le Double concerto (1887) de Johannes Brahms (1833-1897) fut nettement moins convaincant. L’Allegro initial commença fort mal, le jeune violoncelliste, Gabriel Ureña, peut-être impressionné, se révélant d’emblée notoirement inférieur au concertino de l’orchestre, Andrei Mijlin, musicien plus mûr et plus sûr, quoique totalement inexpressif, en accumulant les fausses notes. Les applaudissements suivant le premier mouvement rassurèrent opportunément les musiciens mais l’attelage formé par le duo, dépareillé à tous égards, fut malheureusement sans charme aucun et le chef ne parvint pas à assurer une cohérence du tout dans le dernier mouvement, le discours s’avérant fâcheusement décousu voire pataud, comme un ours... Par respect envers le duo de solistes, un brin téméraires, on n’évoquera que pour mémoire le bis béquillard offert dans la foulée, la Passacaille de Georg Friedrich Haendel (1685-1759) arrangée pour violon et violoncelle par Johan Halvorsen, aux accents presque paganiniens.


Malgré la pause et la brièveté de l’œuvre, Marzio Conti, abandonnant la baguette, dirigea ensuite la Quatre-vingt-deuxième symphonie (1786) de Joseph Haydn (1732-1809), une des Symphonies «parisiennes» de l’auteur, assis, tel un ours voulant attraper des insectes. Le choix de l’œuvre, ronflante et surnommée curieusement malgré sa finesse et son esprit L’Ours, ne pouvait qu’être un clin d’œil à la Principauté des Asturies puisque l’animal, très présent dans les montagnes environnant sa capitale notamment dans le parc naturel de Somiedo, avec moins de problèmes que dans les Pyrénées françaises, y est devenu un symbole, voire un animal fétiche. L’orchestre s’en sortit cette fois fort bien même si l’œuvre présentait assurément moins d’écueils que la précédente. Le chef ne passa ni à côté de la danse du menuet, tout en imprimant une certaine élégance au mouvement, ni à côté de celle, clairement populaire, du final émerillonné, d’ailleurs reprise, rappelant même les thèmes travaillés dans Les Saisons.


Le concert se révélait, somme toute, comme une excellente revue générale des troupes pour le début d’une nouvelle ère avec la venue d’un nouveau chef, avant le commencement d’une saison qui s’annonce finalement assez riche ici avec les passages annoncés, entre autres, d’Anne-Sophie Mutter, de Gustavo Dudamel, de Yuri Termikanov, de Myung-Whun Chung et de l’Orchestre philharmonique de Radio France, de Grigory Sokolov, de Natalia Gutman ou encore de Krystian Zimerman. La présence chaleureuse du public avait de quoi, parallèlement, rassurer les responsables de la programmation, les édiles et Marzio Conti.


Le site de la Philharmonie d’Oviedo
Le site de Marzio Conti



Stéphane Guy

 

 

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