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Petite Russie

Gijón
Teatro Jovellanos
08/23/2011 -  
Alexandre Borodine : Quatuor n° 1 en la majeur
Serge Prokofiev : Quatuor n° 2 en fa majeur, opus 92
Dmitri Chostakovitch : Quatuor n° 4 en ré majeur, opus 83

Quatuor Kopelman: Mikhail Kopelman, Boris Kuschnir (violon), Igor Sulyga (alto), Mikhail Milman (violoncelle)


Le Quatuor Kopelman


Le Quatuor Kopelman a été fondé aux Asturies en 2002, à Cangas de Onis. Il réunit des amis du Conservatoire de Moscou où ils se sont formés. Ses membres suivent des carrières indépendantes mais se retrouvent de temps en temps, notamment aux Asturies où l’altiste, Igor Sulyga fait partie de l’Oviedo Filarmonica créé autour des Virtuoses de Moscou de Vladimir Spivakov, noyau dur de l’orchestre, et où ConcertoNet eut déjà l’occasion de les entendre (voir ici). Leur expérience du quatuor est notable puisque le premier violon, Mikhail Kopelman a été premier violon du mythique Quatuor Borodine durant vingt ans, puis, à partir de 1996, du Quatuor de Tokyo, avant de fonder son propre quatuor, le second violon a été fondateur du Quatuor de Moscou en 1970 et le violoncelliste, Mikhail Milman, a également travaillé avec les quatuors Borodine et de Tokyo.


Le programme du concert donné par le Quatuor Kopelman à Gijón, sur des instruments prestigieux prêtés par le Florian Leonard Fine Violins et la Banque nationale d’Autriche et signés de Stradivarius (violons), Panormo (alto) et Ceruti (violoncelle), était exclusivement russe. Les Kopelman débutèrent en effet par le Premier Quatuor (1874-1879) d’Alexandre Borodine (1833-1887), en la majeur et non en la mineur comme l’indiquait par erreur la très brève notice de programme. Bien que nés avec ce répertoire dans les doigts, les Kopelman déçurent. Certes, ils firent entendre un legato admirable, firent preuve d’un charme certain lors des mélodies populaires de ce quatuor un brin bavard et la fin du deuxième mouvement, suivant une fugue quelque peu scolaire et menée prudemment, fut bien émouvante, mais la multiplication des écarts de justesse laissa une triste impression, les artistes se révélant notamment moins bons dans les passages animés.


La seconde partie du concert, beaucoup plus convaincante, débuta avec le Second Quatuor (1941) de Serge Prokofiev (1891-1953). Après la marche du premier mouvement, grinçante et sarcastique à souhait, les pizzicatos dansants et non dénués d’humour, dans l’esprit de Pierre et le loup, du deuxième mouvement, les Kopelman, sans que cela ne gratte à aucun moment, sans une once de vulgarité et de brutalité, démontrèrent dans le dernier mouvement une cohérence absolument exemplaire. Même maîtrise dans le Quatrième Quatuor (1949) de Dmitri Chostakovitch (1906-1975) : sans exclure une certaine puissance, les Kopelman furent particulièrement émouvants dans l’Andantino et lors des dernières pages, déchirantes. Le public, fort chaleureux mais trop peu nombreux pour une telle soirée, au milieu duquel se trouvaient quelques amis russes, n’eut pas à insister pour obtenir pas moins de trois bis, les interprètes se trouvant manifestement heureux de se retrouver à Gijón, la scène de son théâtre semblant alors se transformer en petite Russie. Il s’agit du troisième mouvement du Second Quatuor en majeur (1881), bien meilleur à vrai dire que le Premier, de Borodine, parfaitement huilé, où les artistes, en pleine possession de leurs moyens, firent chanter leurs instruments de façon exemplaire, la «Polka» extraite des Deux Pièces (1931) de Chostakovitch puis une des courtes pièces pour quatuor à cordes d’Igor Stravinsky, le violoncelliste, décidément excellent de bout en bout, faisant sonner son instrument comme un tambourin.


Le site du Quatuor Kopelman



Stéphane Guy

 

 

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