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Les deux visages de la nuit

Lucerne
Centre de la culture et des congrès
08/19/2011 -  et 6 (Baden-Baden), 8 (Paris), 11 (London) octobre 2011
Wolfgang Amadeus Mozart: Symphonie n° 35 en ré majeur, KV 385 «Haffner»
Anton Bruckner: Symphonie n° 5 en si bémol majeur

Lucerne Festival Orchestra, Claudio Abbado (direction musicale)


C. Abbado (© Fred Toulet)


Etrangement, cette année le deuxième programme donné par Claudio Abbado au Festival de Lucerne n’a pas fait le plein, alors que ses concerts sont d’habitude complets des mois à l’avance. Les raisons en sont peut-être une affiche jugée peu attrayante par de nombreux mélomanes (Bruckner n’a pas la cote de Mahler) et l’absence de soliste. Quoi qu’il en soit, les absents ont eu tort car les concerts du chef italien ont toujours quelque chose d’unique.


La nuit est le thème de l’édition 2011 du Festival de Lucerne. Or la Symphonie «Haffner» est l’une des partitions les plus légères et les plus gaies de Mozart, signe que les nuits peuvent aussi être joyeuses et étourdissantes. On le sait, Abbado affectionne la retenue et la sobriété. Dirigeant par cœur comme à son habitude, il a des gestes d’une élégance rare, ses mains ne donnant que rarement la battue. On se surprend à avoir envie d’être placé dans la tribune au-dessous de l’orgue, derrière l’orchestre, pour voir son visage lorsqu’il dirige. Dans ce Mozart brillant et enlevé, le maestro éblouit par la jeunesse et la vitalité de son interprétation. A près de 80 ans, au-delà de la performance musicale, il donne une magistrale leçon de vie.


Après l’entracte, le changement d’atmosphère est total. La nuit retrouve son caractère sombre et agité, à l’image de la Cinquième Symphonie de Bruckner, écrite durant l’une des périodes les plus rudes de la vie du compositeur. On peut apprécier ou non cette œuvre, que certains n’hésitent pas à qualifier de grandiloquente, froide et répétitive, mais force est de reconnaître que la clarté et la transparence de l’interprétation d’Abbado ouvrent les portes de cette construction complexe. Le chef fait fi du monumental pour rendre la pièce plus humaine. On ne saurait passer sous silence la performance des musiciens, notamment des cuivres et des cors, sans parler des bois superlatifs. Au final, applaudissements frénétiques et ovation debout, totalement mérités. Le même programme sera donné à la Salle Pleyel le 8 octobre. On ne peut que recommander aux mélomanes parisiens de s’y précipiter.



Claudio Poloni

 

 

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