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A la surface

La Roque
Parc du château de Florans
08/01/2011 -  
Maurice Ravel: Sonatine – Gaspard de la nuit
Franz Liszt: Années de pèlerinage. Deuxième année (Italie): «Sposalizio» – «Sonetto 104 del Petrarca» – «Après une lecture de Dante»

Da Sol (piano)


D. Sol (© Leslie Verdet)


De même que Yundi Li n’a pas tardé à abandonner la seconde partie de son nom, Da-Sol Kim (né en 1989) fait d’ores et déjà carrière sous le nom de Da Sol, sans trait d’union. Ayant commencé tardivement l’apprentissage du piano dans son pays natal, à l’âge de onze ans, il a poursuivi ses études à Leipzig et à Hanovre, obtenant un sixième prix au concours Reine Elisabeth (2010) – où, si l’on en croit sa biographie, il aurait été «désigné grand vainqueur» – avant un premier prix au concours d’Epinal (2011). Et il est déjà invité à La Roque d’Anthéron, où il se voit offrir le deuxième d’une série de dix récitals «Découverte» donnés par de jeunes pianistes, dont certains ne sont déjà plus des inconnus, comme Mihaela Ursuleasa, Evgeni Bozhanov, Sergei Tarasov, Guillaume Vincent ou Shani Diluka. D’une durée d’une heure environ (sans entracte), ces concerts se tiennent dans le parc du château de Florans à 18 heures, moment où les cigales demeurent particulièrement actives, sans décourager pour autant un public nombreux et enthousiaste.


Le programme du pianiste coréen associe Ravel et, bicentenaire oblige, Liszt: sans faire apparaître ce que les Jeux d’eau du premier doivent à ceux de la Villa d’Este évoqués par le second, il met cependant en lumière chez l’un comme chez l’autre l’inspiration extramusicale – littéraire ou picturale. C’est toutefois la Sonatine (1905) qu’il a d’abord choisie: un jeu d’une parfaite propreté, un toucher varié et de belles couleurs contribuent à une exécution de haut niveau, mais trop souvent affectée par un rubato romantique qui n’est habituellement pas de mise dans ce répertoire, bien que certes en phase avec un visage volontiers expressif accompagnant soupirs ou sifflements. Gaspard de la nuit (1908) suscite la même impression, celle d’un immense talent digital – «Scarbo» éblouissant – qui attise les frustrations en demeurant trop à la surface de la partition.


Ce style démonstratif, qui n’est pas sans rappeler les mauvais côtés de ses aînés Lang Lang et Yuja Wang, s’adapte de manière inégale à trois extraits de la Deuxième (Italie) des Années de pèlerinage (1849) de Liszt: «Sposalizio» et, attaca, «Sonnet 104 de Pétrarque» moins poétiques qu’exaltant la virtuosité et le spectaculaire, mais «Après une lecture de Dante» étonnant de technique, de puissance, d’octaves crépitant en tout sens. De quoi ravir les spectateurs: Da Sol ne peut donc quitter la scène qu’après avoir offert deux bis, «Andaluza», cinquième des douze Danses espagnoles (1890) de Granados, puis un feu d’artifice final avec la Treizième Rhapsodie hongroise (1853) de Liszt, dont l’un des thèmes est identique à la conclusion des Airs bohémiens de Sarasate.



Simon Corley

 

 

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