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Gueule de bois

Avignon
Mondragon (Chapelle de Saint-Pierre de Derboux)
07/29/2011 -  
Joseph Haydn: Quatuor n° 76, opus 76 n° 2 «Quinten»
Ludwig van Beethoven: Quatuor n° 4, opus 18 n° 4
Wolfgang Amadeus Mozart: Quintette à deux altos n° 4, K. 516

David Vainsot (alto), Quatuor Antarès: Ruggero Capranico, Diana Draga (violon), Agnès Domergue (alto), Cécile Nicolas (violoncelle)




«Musiques dans les vignes» a perdu successivement ses deux personnalités fondatrices, le comédien Daniel Ceccaldi (1927-2003) et le sénateur Guy Penne (1925-2010), mais le festival n’en poursuit pas moins dans la voie ouverte depuis 1994, désormais sous la direction artistique de Gérard Founau, par ailleurs directeur général du Centre national d’artistes lyriques (CNIPAL) de Marseille. Le principe en demeure aussi simple que séduisant: du 15 juillet au 5 août, sept villages du vignoble des Côtes du Rhône, au nord du Vaucluse, entre Orange et Bollène, accueillent chacun un concert en plein air au tarif de 15 euros (10 euros pour les moins de 25 ans) et gratuit pour les moins de 12 ans. Jeunes chanteurs du CNIPAL, François Martouret et Ilya Rashkovskiy, le Quatuor Elysée: l’affiche n’est pas dépourvue d’attraits et promet également des découvertes, comme le Quatuor Antarès, ensemble franco-italien constitué en 1995 à Paris.


Annoncé à Mondragon, commune des bords du Rhône sur la nationale 7, le spectacle se tient en réalité à une bonne dizaine de kilomètres de là, sur la hauteur. Pour s’y retrouver, impossible de compter sur le site du festival, qui ne fournit aucune indication précise sur l’accès aux lieux des manifestations, ni même simplement leurs coordonnées exactes. Ce n’est pas non plus la signalétique spécifique mise en place par les organisateurs qui aide le touriste mélomane à repérer le hameau de Derboux. Et encore, une fois arrivé, n’est-il pas parvenu au bout de ses peines, car c’est une navette qui conduit ensuite les spectateurs à la chapelle Saint-Pierre, 1 à 2 kilomètres plus loin. La dernière ayant quitté le parking à l’heure dite, il faut donc reprendre la route pour parvenir enfin à la terre promise au terme de cet énervant jeu de piste. Ou comment rater ainsi une moitié du Soixante-seizième Quatuor «Les Quintes» (1797) de Haydn.


Mais on ne tarde pas à se demander s’il faut vraiment regretter d’avoir manqué les deux premiers mouvements. Certes, le vent souffle dans les arbres et les musiciens sont installés sur une estrade aux abords de la chapelle, devant un public – à deux comme à quatre pattes – qui goûte ce frais et délicieux moment d’été sous les étoiles. Tout pourrait donc aller pour le mieux si l’on n’éprouvait d’emblée le sentiment de n’avoir pas entendu pire depuis l’un de ces improbables concerts montés par Gerard Hoffnung: premier violon et, dans une moindre mesure, alto irrémédiablement faux, bien au-delà du raisonnable, sonorité ingrate, grinçante et aigre. Souffrent-ils du trac? Ont-ils suffisamment travaillé? Les questions se bousculent face à un tel naufrage: sont-ils gênés par des conditions quelque peu difficiles? Car l’acoustique se révèle peu favorable aux cordes, dont le son, une fois évaporé dans les airs, paraît bien maigre.


Composé au tournant du siècle, le Quatrième Quatuor (1800) de Beethoven s’insère tout juste dans ce programme intitulé «Splendeurs du siècle des Lumières», mais même si la bonne volonté du Quatuor Antarès n’est pas en cause et si on leur sait gré d’épargner les reprises au public, l’interprétation semble tout aussi calamiteuse, poussive, complètement dépourvue d’élan et d’urgence – ainsi de l’Andante scherzoso quasi allegretto, abordé à une lenteur d’escargot. Pas d’entracte, mais une présentation de l’œuvre suivante, le Quatrième Quintette (1787) de Mozart, le célèbre sol mineur, par Philippe Gut, «consultant artistique» du festival, truffée d’inexactitudes et de lieux communs. L’exécution du Quatuor Antarès, rejoint par David Vainsot, altiste à l’Orchestre national d’Ile-de-France, demeure pour le moins hésitante, entre phrasé hasardeux et cruel manque de tension, et incite à espérer que le niveau des autres artistes invités à «Musiques dans les vignes» est plus satisfaisant. Mais il faut encore subir en bis l’Andante du Troisième Quintette (1787), le non moins célèbre ut majeur.


Le site de «Musiques dans les vignes»
Le site du Quatuor Antarès



Simon Corley

 

 

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