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Tombé du ciel

Geneva
Victoria Hall
07/03/2011 -  et 6 juillet 2011 (Paris)
Joseph Haydn: Quatuor n° 76, opus 76 n° 1: Allegro con spirito
Bedrich Smetana: Quatuor n° 1 «De ma vie»: Largo sostenuto
Maurice Ravel: Quatuor: Allegro moderato
Ludwig van Beethoven: Quatuor n° 6, opus 18 n° 6: Adagio – Quatuor n° 16, opus 135: Lento assai (arrangement Robert Mann)
Leos Janácek: Quatuor n° 1 «Sonate à Kreutzer»: Adagio - Con Moto et Con moto
Franz Schubert: Quatuor n° 13 «Rosamunde», D. 804: Allegro ma non troppo
Felix Mendelssohn: Octuor, opus 20: Allegro moderato ma con fuoco
Wolfgang Amadeus Mozart: Divertimento, K. 136

Musiciens de l’International Music Academy Switzerland, Robert Mann [Beethoven], Seiji Ozawa [Mozart] (direction)




Fidèle à sa tradition, la cuvée 2010 de l’International Music Academy Switzerland a réuni sur les rives du lac Léman une trentaine de jeunes musiciens venus d’une dizaine de pays qui ont pu travailler des œuvres de musique de chambre sous la supervision de leurs parrains, Robert Mann, Nobuko Imai, Pamela Frank et Sadao Harada.


Le format de ce concert est conforme à celui proposé chaque année. Les jeunes musiciens viennent jouer des mouvements de quatuor avant de se retrouver au sein d’un orchestre à cordes. On ne saurait redire à quel point l’exercice de la musique de chambre et du quatuor en particulier est délicat. Même si plusieurs académiciens sont revenus chaque année et peuvent se connaître, demander à quatre jeunes gens de travailler pour rapidement pouvoir monter des œuvres aussi exigeantes et où ils sont aussi exposés est très délicat.


De ce concert, il faut donc apprécier que dans la reprise du premier mouvement du quatuor de Haydn, les instrumentistes corrigent sans ciller quelques défauts de justesse pour ensuite briller lors des nombreux changements de tonalité que renferme l’œuvre. Il faut apprécier la qualité sonore que l’équipe Smetana trouve même si la justesse n’est pas au rendez-vous et imaginer ce que la lecture prometteuse du Quatuor de Ravel pourra donner d’ici quelques années. Les Schubert et Beethoven sont un peu trop sages, ce sont certes des classiques mais un peu plus d’audace aurait été bienvenue. Il faut enfin saluer l’originalité du choix du Janácek, œuvre certes classique mais sortant des sentiers battus du répertoire de base de la musique de chambre. Les musiciens ont eu raison de prendre ce risque de s’y aventurer et peuvent s’enorgueillir d’avoir trouvé la pleine mesure de cette œuvre aussi foisonnante et aussi intense. Enfin, accompagnés par leurs enseignants, les jeunes artistes donnent également une superbe exécution pleine de jeunesse et d’entrain du difficile premier mouvement de l’Octuor de Mendelssohn. Rappelons que si le compositeur n’avait que seize ans lorsqu’il a écrit cette pièce qui est un chef-d’œuvre, les cadets de l’Académie eux n’ont «que» 19 ans...


Robert Mann, ancien premier violon du Quatuor Juilliard, connaît son Beethoven sous le bout des doigts. C’est cependant une réelle surprise d’entendre sa transcription pour orchestre à cordes du Lento assai du Seizième Quatuor, qui démarre par une longue ligne évoquant le sublime dernier mouvement de la Troisième Symphonie de Mahler.


La saison précédente, Seiji Ozawa n’avait pu se rendre en Suisse pour des raisons de santé et c’était le jeune Kazuki Yamada, auréolé de ses débuts remarqués à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande qui l’avait remplacé. C’est un plaisir et un honneur de retrouver Seiji Ozawa mais ce serait se mentir de ne pas constater que celui-ci est plus frêle qu’auparavant. Il dédaigne cependant la chaise posée derrière lui pour diriger debout et, une fois aux commandes, comment ne pas être saisi par l’enthousiasme qu’il engendre auprès des musiciens ainsi que par la profonde musicalité de sa direction. Les musiciens trouvent une dynamique et une solidité auquel on ne s’attendait pas. Les phrasés sont clairs et équilibrés, à des lieux des exagérations pratiquées par certaines pratiques baroques. Et au milieu du deuxième mouvement, comment ne pas être ému au moment même où la musique s’envole de voir le chef japonais regarder naturellement vers le ciel les yeux fermés. Comme il y a deux ans, Seiji Ozawa fait permuter premiers et seconds violons pour jouer en bis le premier mouvement de la Sérénade de Tchaïkovski, plein d’élégance et d’expression.


Ce concert marque le démarrage du festival «Musiques en été» de Genève où se produiront des musiciens comme Stefan Vladar, Michel Dalberto, le Quatuor Belcea, Maria Joao Pires… Quand à l’Académie, elle donnera ce programme le 6 juillet salle Gaveau. Les absents auront été prévenus et auront tort.


Le site de l’IMAS
Le festival «Musiques en été»


Antoine Leboyer

 

 

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