About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Pathétique: Prélude et Symphonie

Paris
Salle Pleyel
06/15/2011 -  et 16* juin 2011
Mikhaïl Glinka : Russlan et Ludmilla: Ouverture
Aram Khatchaturian : Concerto pour piano
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 6 «Pathétique», opus 74

Jean-Yves Thibaudet (piano)
Orchestre de Paris, Kazuki Yamada (direction)


K. Yamada (© Marco Borggreve)


Premier prix et prix du public au concours de Besançon (2009), «chef associé» de l’Orchestre symphonique de la NHK, mais surtout, à compter de 2012-2013, premier chef invité de l’Orchestre de la Suisse romande, Kazuki Yamada (né en 1979) a déjà eu l’occasion de se produire avec l’Orchestre de Paris, assurant les remplacements successifs de Michel Plasson et Mikko Franck. Comme la tradition le veut, le remplaçant revient la saison suivante en tant que titulaire et il lui revient par conséquent de diriger ce programme russe et soviétique structuré selon les trois temps traditionnels d’un concert symphonique. C’est donc par une ouverture que débute la soirée, celle, incontournable, de Russlan et Ludmilla (1842) de Glinka. Alternant solennité et légèreté italianisante, malgré un effectif très fourni, il y met suffisamment d’énergie pour en laisser échapper sa baguette qu’il ne récupère que pour l’œuvre suivante.


Pour sa quatrième apparition à l’Orchestre de Paris depuis ses débuts il y a près de vingt-cinq ans, Jean-Yves Thibaudet fait preuve d’originalité: le Concerto pour piano (1936) de Khatchaturian, qu’il a mis à son répertoire depuis plusieurs années mais qui n’avait précédemment jamais été à l’affiche de l’Orchestre de Paris, est en effet éclipsé, comme le Concerto pour violoncelle, par la renommée du Concerto pour violon. Injustice? Malgré toute la finesse et la virtuosité du pianiste français, il est permis d’en douter: les mélodies généreuses d’inspiration arménienne sont certes déjà là, mais cette musique décousue, tapageuse et épaisse ne possède évidemment ni l’ironie de Chostakovitch, ni même le mordant de Prokofiev, le comble du kitsch étant atteint avec l’intervention flageolante du flexatone dans l’Andante con anima central.


Le soliste retrouvera l’orchestre dès le 6 juillet en tournée en Allemagne, et le public parisien à Pleyel le 9 septembre, deux jours après ses cinquante ans, dans Ravel avec l’Orchestre de Philadelphie et Charles Dutoit, puis le 12 mai dans Liszt avec le Capitole de Toulouse et Tugan Sokhiev. D’ici là, il consent bien volontiers un bis, qu’il annonce lui-même, le Prélude pathétique (1922) composé par le tout jeune Shura Cherkassky (1909-1995).


Pièce anecdotique, assurément, mais astucieusement choisie, car la seconde partie du concert est intégralement consacrée à une Pathétique d’une toute autre envergure, la Sixième Symphonie (1893) de Tchaïkovski. S’appuyant sur la qualité instrumentale des musiciens, Yamada privilégie la clarté de la polyphonie, la transparence des textures et une certaine objectivité. Mais s’il évite ainsi ralentissements coupables et pathos excessif, il en vient à oublier la passion, voire l’émotion: l’interprétation paraît trop souvent sage ou placide et, même si la battue se fait souple et chaleureuse dans la Valse, le Scherzo, à l’issue duquel il parvient à refréner d’un geste les habituels applaudissements en enchaînant attaca sur le Finale, demeure plus lumineux que cauchemardesque. L’orchestre ne tardera pas à revoir le chef japonais, et ce dès le 8 juillet prochain, car il sera lui aussi de la tournée allemande.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com