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Pique-nique musical

Paris
Domaine national de Saint-Cloud
06/12/2011 -  
Claude Debussy : Préludes (Second Livre): «La Puerta del Vino»
Serge Rachmaninov : Prélude, opus 3 n° 2 – Etude-Tableau, opus 33 n° 9
Frédéric Chopin : Nocturne en ut dièse mineur – Fantaisie-Impromptu, opus 66
Maurice Ravel : Miroirs: «Alborada del gracioso»
Franz Liszt : Années de pèlerinage. Deuxième Année (Italie): «Sonetto 104 del Petrarca»

Emmanuelle Swiercz (piano)




A l’occasion du week-end de la Pentecôte, le Domaine national de Saint-Cloud, qui accueille en d’autres temps les festivals «Rock en Seine» et «Films sous les étoiles», parie sur le beau temps pour associer divers styles musicaux (classique, musiques du monde, folk) et féeries aquatiques dans les nombreux bassins, fontaines et cascades du parc, qui entourait un château impérial, royal et princier rasé à la fin du XIXe suite aux dommages causés par la guerre de 1870. Les manifestations de «Concerts et jeux d’eau», à entrée libre moyennant l’éventuel droit d’accès pour les véhicules à moteur, se succèdent ainsi le samedi et le dimanche entre 15 heures et 19 heures.


Au «bassin des Trois Bouillons», c’est à Emmanuelle Swiercz (née en 1978) qu’il revient de conclure ces deux journées, sur une estrade couverte, à l’abri des caprices du ciel. L’élément liquide et la magie de ses jeux étaient censés alterner avec la musique, mais l’eau s’est également invitée à ce récital. Quelques gouttes de pluie n’ont toutefois pas découragé ceux qui ont pris place couchés sur la pelouse, assis sur un transat ou un fauteuil devant la scène, ou bien debout aux alentours. Inévitable, la sonorisation, qui a diffusé le Prélude à l’après-midi d’un faune pour faire patienter le public, se révèle plus qu’acceptable, respectant les timbres du Steinway, même si elle a tendance à rendre les aigus bien criards et à introduire une réverbération qui nuit à la clarté des passages forts.



E. Swiercz (© Jean-Baptiste Millot)


Evidemment, les subtilités de «La Puerta del Vino», troisième des douze Préludes du Second Livre (1912) de Debussy, ouvrant un programme dont le détail n’est annoncé ni dans le dépliant ni au micro, ne sont pas idéalement appropriées à un tel contexte: cris et pleurs d’enfants, conversations, avions, crissements des roues de poussettes, sonnettes de vélos... Même s’il y a moins de toux et de sonneries de portables que d’habitude dans une salle, il n’en faut pas moins rendre hommage à l’interprète de se produire dans de telles conditions et se dire qu’un tel concert est à la musique ce qu’un pique-nique est à la gastronomie. Et puis Rachmaninov sonne mieux, aussi bien que le fameux Prélude en ut dièse mineur, deuxième des cinq Morceaux de fantaisie (1892), que la dernière des Etudes-Tableaux de l’Opus 33 (1911).


C’est moins le cas, comme on pouvait s’y attendre, du Nocturne en ut dièse mineur (1830) de Chopin, dont les dernières mesures sont en outre massacrées par le passage d’un hélicoptère. La Fantaisie-Impromptu (1835) s’en sort mieux, de même que l’«Alborada del gracioso», quatrième des Miroirs (1905) de Ravel, dont le mineur interrompt cette succession de pièces en ut dièse (sans compter le bémol de Debussy). Le «Sonnet 104 de Pétrarque», extrait de la Deuxième (Italie) des Années de pèlerinage (1849), annonce la prochaine parution d’un disque Liszt de la pianiste française, de même qu’en bis la «Tarentelle» concluant le triptyque Venezia e Napoli (1859), supplément à la Deuxième Année.


Le site de Concerts et jeux d’eau
Le site d’Emmanuelle Swiercz



Simon Corley

 

 

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