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Rencontres bellifontaines

Fontainebleau
Bois-le-Roi (Eglise Saint-Pierre)
06/03/2011 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio et Fugue, K. 546
Paul Hindemith : Quatuor n° 4, opus 22
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 14, opus 131

Quatuor Zaïde: Charlotte Juillard, Pauline Fritsch (violon), Sarah Chenaf (alto), Juliette Salmona (violoncelle)




A Fontainebleau, où ProQuartet a ses quartiers depuis 1997, les «rencontres musicales» en sont déjà à leur douzième édition: à la différence des années précédentes, pas de week-ends thématiques au château ou au théâtre municipal de la cité royale et impériale, mais en ce printemps déjà estival, les communes avoisinantes accueillent de jeunes quatuors bénéficiant des différentes actions de formation professionnelle que développe l’association fondée par Georges Zeisel. Après Mozart (2006) et Haydn (2009), le fil conducteur est Beethoven, dont huit des seize Quatuors sont donnés au fil des dix concerts, du 15 mai au 18 juin.


Parmi les dix formations à l’affiche, quelques-unes ont déjà acquis une certaine notoriété, comme les Ardeo, Brodowski, Rubens et Voce. C’est aussi le cas du Quatuor Zaïde, qui travaille avec Marc Coppey, Hatto Beyerle et, dans le cadre de ProQuartet, Louis Fima, Paul Katz et Walter Levin: bien que constitué il y a moins de deux ans, il s’est déjà illustré en obtenant le prix de la critique musicale au concours de Bordeaux dès mai 2010 puis le troisième prix au concours de Banff quatre mois plus tard. Fidèles à leur disposition atypique (de gauche à droite, violon I, violoncelle, alto et violon II), les musiciennes, pour leur concert en l’église Saint-Pierre de Bois-le-Roi, reprennent entièrement le programme qu’elles avaient joué en finale à Bordeaux, au milieu duquel elles insèrent l’œuvre qui y avait été imposée en 2005 – pure coïncidence, puisqu’elles n’avaient évidemment pas pu s’y présenter cette année-là.


Malgré des conditions acoustiques nettement moins favorables mais guère surprenantes pour un lieu de culte, qui ne permettent pas d’apprécier à sa juste valeur leur sonorité d’ensemble, elles parviennent à confirmer leur excellence instrumentale et la qualité de leur interprétation dans le diptyque Adagio et Fugue (1783/1788) de Mozart, bien construit sans pour autant refréner un élan très Sturm und Drang. Excellente idée que de mettre à leur répertoire le Quatrième Quatuor (1921) de Hindemith, même si la réverbération en émousse ici quelque peu le caractère volontiers anguleux. Et ce choix original se révèle également payant: la formidable énergie du deuxième mouvement ne rate jamais son effet – les spectateurs ne peuvent s’empêcher d’applaudir.


Concluant cette soirée exigeante mais jamais austère, le Quatorzième Quatuor (1826) de Beethoven, un siècle plus tôt, témoigne d’une même originalité formelle, avec ses sept parties enchaînées, et commence lui aussi par un fugato. Avec plénitude et intensité, vie et sens du dialogue, fougue et rage, le Quatuor Zaïde investit les multiples facettes de ce chef-d’œuvre de la littérature chambriste. Il est ensuite difficile de trouver un bis, car il faut abandonner ces sphères élevées pour en revenir à un propos plus léger, ainsi que l’annonce le second violon, Pauline Fritsch: exactement contemporain, l’Intermezzo de l’Opus 13 (1827) de Mendelssohn déploie son élégance et sa malice pour satisfaire l’appétit d’un public venu en nombre, invité ensuite à rejoindre les artistes pour un moment convivial autour d’un verre.


Le site des rencontres musicales ProQuartet en Seine-et-Marne
Le site du Quatuor Zaïde



Simon Corley

 

 

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