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Un violon bien d’aplomb

Baden-Baden
Festspielhaus
04/01/2011 -  
Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn Op. 56a – Concerto pour violon, violoncelle et orchestre Op. 102
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour violon N° 3 K. 216

Julia Fischer (violon), Daniel Müller-Schott (violoncelle)
Tonhalle-Orchester Zürich, Michael Sanderling (direction)


J. Fischer & D. Müller-Schott (© Andrea Kremper)


C’est tout un cycle de trois concerts que le Festspielhaus de Baden-Baden a organisé autour de la jeune violoniste allemande Julia Fischer et de quelques-uns de ses amis musiciens. Après cette soirée symphonique inaugurale la manifestation s’est prolongée par deux concerts de musique de chambre qui auront donné même à Julia Fischer l’occasion de se produire brièvement en tant qu'accompagnatrice… au piano, une seconde activité de concertiste à laquelle elle apprécie aussi de se livrer de temps en temps, avec un vrai brio. Pour mémoire on rappellera cet étonnant DVD live où Julia Fischer interprète le Troisième Concerto pour violon de Saint-Saëns en première partie et reparaît après l'entracte, toujours en soliste, mais cette fois… pour un magistral Concerto pour piano de Grieg!


Mais pour l’instant c’est avec son très beau Guadagnini habituel que la violoniste munichoise paraît sur scène, dans le Concerto K. 216 de Mozart. Belle occasion de faire admirer une pureté de son exceptionnelle, assortie de vraies réserves de puissance qui lui permettent de phraser des mélodies d’un galbe superbe. L’accompagnement, fonctionnel, avec un effectif de cordes un peu trop riche, ne pose aucun problème de projection à la soliste mais empâte un peu le propos au profit d’une interprétation confortable mais conventionnelle. L’absence de David Zinman, malade, se fait regretter, son remplaçant au pied levé se contentant de suivre sans défaillance sa soliste d’un soir, à son meilleur dans le très attendu Adagio médian, où elle peut dérouler une ligne d’une déconcertante transparence, sans la moindre paille d’intonation. Interprétation intemporelle certes (Stern, Grumiaux ou Szeryng jouaient Mozart exactement comme cela il y a cinquante ans déjà), mais d’un tel niveau de confort sonore que l’on aurait bien tort de s’offusquer de sa prévisibilité.


Après l’entracte Julia Fischer est rejointe par le violoncelliste Daniel Müller-Schott, partenaire régulier, pour un Double Concerto de Brahms placé sous le signe d’une étroite complicité. Le subtil jeu d’échanges de cette partition complexe trouve ici deux interprètes en symbiose, musique de chambre qui aurait mérité un partenariat symphonique de la même fraîcheur d’inspiration. C’est là vraiment que l’on attendait David Zinman, magicien des équilibres sonores qui aurait pu faire merveille. A défaut il faut se contenter à nouveau d’un accompagnement fonctionnel. L’attention se recentre immanquablement sur le dialogue intime des deux jeunes solistes, violoniste impeccable, droite, dont la sonorité soyeuse coule de source, et violoncelliste serein, d’une étonnante sobriété dans des attaques de cordes jamais brutales. A noter l’aspect visuellement insolite du violoncelle, placé selon un angle proche de l'horizontale, surélevé par une pique extrêmement longue.


En début de concert les Quatre Interludes symphoniques d'Intermezzo de Richard Strauss ont dû céder la place, changement inopiné de chef oblige, à de plus banales, et même très banales à vrai dire, Variations sur un thème de Haydn de Brahms. Exécution linéaire où Michael Sanderling ne fait pas passer grand-chose, et ne suscite même pas de commentaire particulier sur un orchestre de valeureuse réputation, qui se contente de faire bonne figure sans autre forme d’implication.



Laurent Barthel

 

 

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