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En beauté

Paris
Chaville (Atrium)
05/25/2011 -  et 21 (Saint-Michel-sur-Orge), 22 (Meaux), 24 (Le Perreux-sur-Marne), 26 (Créteil), 27 (Vitry-sur-Seine), 28 (Aulnay-sous-Bois), 29 (Paris), 31 mai, 1er juin (Saint-Quentin-en-Yvelines) 2011
Erich Wolfgang Korngold : Concerto pour violon, opus 35
Carl Orff : Carmina burana

Tianwa Yang (violon), Magali Léger/Iwona Sobotka* (sopranos), Thomas Michael Allen (ténor), Didier Henry/Lionel Lhote* (barytons)
Chœur Nicolas de Grigny, Jean-Marie Puissant (chef de chœur), Maîtrise des Hauts-de-Seine/Chœur du collège de Ballancourt/Chœur du conservatoire de Vitry-sur-Seine, Orchestre national d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)


T. Yang


Pour sa dernière tournée de la saison dans toute la région, du 21 mai au 1er juin, l’Orchestre national d’Ile-de-France (ONDIF) conclut en beauté: onze dates, six départements et l’effectif au grand complet pour un programme confrontant deux compositeurs germaniques nés à moins de deux ans d’intervalle mais dont les choix politiques et esthétiques se sont ont ensuite révélés complètement divergents, le premier étant contraint à l’exil par un régime auquel le second devait fournir l’une de ses musiques de prédilection.


Venue du «pays aux cinquante millions de pianistes», Tianwa Yang (née en 1987), invitée dès 2007 par l’ONDIF dans le Concerto de Stravinski, est-elle une sorte de Lang Lang, de Yundi (Li) ou de Yuja Wang du violon? D’emblée, la réponse apparaît heureusement négative. Non seulement elle ne semble pas porter de baskets à trois bandes sous sa longue robe turquoise, mais sa prestation est véritablement éblouissante dans le Concerto (1945) de Korngold. Si elle a préféré conserver la partition sous les yeux, alors que Yoel Levi, comme toujours, dirige par cœur, elle n’en survole pas moins les difficultés techniques, ce qui n’a pas lieu d’étonner de la part d’une musicienne qui a enregistré les Caprices de Paganini à l’âge de treize ans et s’est lancée depuis lors dans une intégrale Sarasate chez Naxos. Sa justesse est irréprochable et sa puissance impressionne, se déployant avec aisance dans l’Atrium de Chaville, à l’acoustique détaillée mais sans sécheresse, flatteuse mais sans excès de réverbération. Ce qui paraît toutefois nettement plus rare, c’est la sonorité à la fois magnifique et personnelle de la jeune Chinoise, qui témoigne en outre d’une réelle sensibilité, car même si l’on peut s’agacer d’un portamento un peu trop marqué dans les grands intervalles, que le style et l’époque peuvent au demeurant excuser, elle ne transforme pas en loukoum indigeste cette œuvre gorgée de mélodies hollywoodiennes.


Musiciens, solistes et choristes se souviendront de ces Carmina burana (1937), marqués par une inhabituelle série d’incidents: lampe éclatant au-dessus des sopranos pendant le chœur «Were diu werlt alle min»; scène subitement plongée dans le noir alors que Thomas Michael Allen, ténor de luxe, vient tout juste d’achever les dernières notes de l’air «Olim lacus colueram», Lionel Lhote ayant du mal, une fois les lumières revenues, à retrouver son sérieux au début de son air «Ego sum abbas»; Iwona Sobotka perdant – semble-t-il – un bijou qui chute sur scène pendant son air «In trutina». Mais pour le reste, Levi, à la tête d’un ONDIF ne démentant pas son excellente réputation, tient fermement les choses en main, incisif, à vive allure mais sans raideur, et même au besoin avec truculence et éclat.


Alternant au fil des concerts avec Magali Léger et Didier Henry, les deux principaux protagonistes privilégient une expression plus traditionnelle et opératique: un peu handicapé au début par un vibrato excessif, le baryton belge s’affirme progressivement, pour donner ensuite la pleine mesure de ses moyens, par exemple dans «Estuans interius»; précise dans ses aigus, la soprano polonaise doit cependant passer en force dans «Dulcissime». Préparé par son directeur musical, Jean-Marie Puissant, le Chœur Nicolas de Grigny, au sein duquel un ensemble de onze sopranos prend la place d’un chœur d’enfants (qui n’est prévu qu’à Saint-Michel-sur-Orge, Vitry-sur-Seine et Paris), ne manque pas d’engagement, mais de régularité et d’homogénéité, notamment du côté des hommes, qui n’en offrent pas moins un «Si puer cum puellula» très réussi.


Le site de Tianwa Yang
Le site de Magali Léger
Le site d’Iwona Sobotka
Le site de Thomas Michael Allen
Le site du Chœur Nicolas de Grigny-Jean-Marie Puissant
Le site de la Maîtrise des Hauts-de-Seine
Le site du conservatoire de Vitry-sur-Seine



Simon Corley

 

 

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