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Wagner en famille

Paris
Salle Pleyel
05/16/2011 -  
Richard Wagner : Tannhäuser: Ouverture – Der fliegende Holländer: «Die Frist ist um» – Wesendonck-Lieder: «Im Treibhaus», «Träume» et «Schmerzen» (orchestration Felix Mottl) – Tristan und Isolde: Prélude et Mort d’Isolde – Die Walküre: «Leb’ wohl, du kühnes, herrliches Kind!»
Alain Kremski : Melancolia (création)

Cécile Perrin (soprano), Jean-Philippe Lafont (baryton)
Orchestre Colonne, Laurent Petitgirard (direction)


J.-P. Lafont


Pour son dernier concert de la saison salle Pleyel, l’Orchestre Colonne proposait hier l’un de ces programmes wagnériens dont les associations symphoniques demeurent friandes, après avoir grandement contribué à faire découvrir le compositeur au public parisien, en ces temps où il avait encore besoin d’être défendu. Mais c’est hélas plutôt l’impression d’une splendeur passée qui s’impose au fur et à mesure de la soirée.


Les choses commencent pourtant plutôt bien avec l’Ouverture de Tannhäuser (1845): même si les cordes le cèdent beaucoup aux bois et cuivres, Laurent Petitgirard conduit l’ensemble avec conviction, au point d’en laisser échapper sa baguette, qui tombe au pied de la scène, devant le premier rang. Cécile Perrin chante ensuite trois des cinq Wesendonck-Lieder (1858): nonobstant le bel accompagnement de l’orchestre, plutôt que d’accabler longuement et inutilement la soprano française, il vaut mieux garder le souvenir de ses prestations récentes dans Così fan tutte ou Ariane de Massenet. Dans la «Complainte du Hollandais» tirée du premier acte du Vaisseau fantôme (1841), Jean-Philippe Lafont, qui vient de fêter ses soixante ans, s’en tire mieux du point de vue tant de la diction que de l’investissement, même si la voix, entre blancheur et vibrato, ne peut toujours dissimuler une certaine fatigue.


Comme son nom ne l’indique pas, Alain Kremski (né en 1940) est le frère aîné de Petitgirard, qui, avant de donner la première de Melancolia, fait part de son émotion à diriger la musique de celui qui, cinquante-trois ans plus tôt, a guidé ses premiers pas de compositeur. D’une durée de quatorze minutes, cette commande de «Musique nouvelle en liberté» créée en présence de son président, Jean-Claude Casadesus, est sous-titrée «hommage à Wagner», mais elle évoque davantage Ives ou le dernier Scriabine. Kremski y reste en effet fidèle à sa prédilection pour les aspects mystiques, symboliques et philosophiques et ses affinités avec l’univers du maître de Bayreuth n’apparaissent donc pas essentiellement d’ordre musical: ainsi, aucun de ces cuivres caractéristiques de l’orchestre wagnérien, l’effectif étant limité aux cordes, aux bois (trois flûtes, trois hautbois et deux clarinettes) et percussions (dont de nombreux gongs de toutes tailles). Toutefois, contrairement à ce qu’indique le programme de salle – «il n’y a pas de "citations" ou de "collages" rappelant des thèmes de Wagner» – après que la pulsation statique et planante des premières pages a laissé la place à l’apaisement apporté par la flûte et la flûte basse, on entend bel et bien un extrait du solo de cor anglais du Prélude du troisième acte de Tristan.


Après un Prélude de Tristan (1859) et une «Mort d’Isolde» que Petitgirard dédie à son fils... Tristan, acteur et metteur en scène, mais qui ne font honneur ni à l’orchestre, ni à la cantatrice, le concert s’achève comme il avait commencé, en mi majeur: Lafont, en gilet et redingote gris clair, revient pour les «Adieux de Wotan» qui concluent le troisième et dernier acte de La Walkyrie (1856).


Le site d’Alain Kremski
Le site de Jean-Philippe Lafont



Simon Corley

 

 

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