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Maîtres et élèves

Paris
CoConservatoire à rayonnement régional (Auditorium Marcel Landowski)
05/12/2011 -  et 13 mai 2011 (Eglise Saint-Gervais)
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie concertante pour violon et alto, K. 320d [364]
Jesús Guridi : Mélodies basques (extraits)
Ernest Bloch : Schelomo

Bertrand Cervera (violon), Miguel da Silva (alto), Marcel Bardon (violoncelle)
Orchestre des jeunes du Conservatoire à rayonnement régional de Paris, Xavier Delette (direction)


M. da Silva (© François Sechet)


«Les cahiers au feu et les maîtres au milieu»: les étudiants du Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris appliquent à leur manière la célèbre comptine. Comme ce n’est pas encore l’heure des vacances, ils ne brûlent pas leurs partitions, mais ils n’en mettent pas moins leurs professeurs au centre... de la scène: l’Orchestre des jeunes du CRR – «seul orchestre de jeunes au monde à faire un programme chaque semaine» (à entrée libre) comme le relève avec humour le directeur, Xavier Delette – invite en effet trois des éminents enseignants de la rue de Madrid à se produire avec lui en soliste.


Bertrand Cervera et Miguel da Silva sont ainsi associés pour la Symphonie concertante (1779) de Mozart: le troisième violon solo de l’Orchestre national et l’alto du Quatuor Ysaÿe se partagent la direction de l’orchestre – le premier, de face, en konzertmeister jouant à l’unisson des violons, le second, de dos ou de côté, entraînant les musiciens de l’archet. L’équilibre entre les solistes et l’accompagnement n’est d’ailleurs pas le point fort de cette interprétation, en particulier au détriment de la belle sonorité de l’alto, dont on ne profite pleinement que dans la cadence de l’Allegro maestoso initial et dans l’Andante: dommage aussi pour la parité essentielle à cette partition écrite dans la tonalité fraternelle de mi bémol. Pour le reste, l’approche ne manifeste aucune préoccupation d’authenticité, mais n’en apparaît pas moins juste et techniquement aboutie.


Conformément aux indications fournies par l’agenda figurant sur le site du CRR, Hugues Leclère devait ensuite interpréter le rarissime Concierto heroico de Rodrigo. Sans autre explication, ce sont finalement deux des dix Mélodies basques (1940) de Jesús Guridi (1886-1961) que dirige Xavier Delette, en avant-goût des «journées basques» qui se tiendront au CRR du 16 au 19 mai et qui permettront notamment d’entendre la Cinquième Cantate de Nicolas Bacri: un lot de consolation tout à fait séduisant, lyrique, chaleureux et anachronique, comme une transposition euskarienne des bonnes vieilles recettes de Dvorák et Grieg.


Moment d’émotion pour conclure, puisqu’il s’agit de la dernière prestation soliste (dans le cadre du CRR) de Marcel Bardon (né en 1946), dont le départ en retraite est désormais proche. L’ancien violoncelliste de l’Ensemble orchestral de Paris a choisi Schelomo (1916), qu’il empoigne avec une générosité débordante, une sonorité large et puissante aux graves somptueux, rendant pleinement justice à la noblesse de la «rhapsodie hébraïque» de Bloch. L’orchestre montre toutefois ici ses limites, mais il est vrai que l’équilibre entre un petit effectif de cordes (trente-trois exécutants) et les vents (bien que légèrement réduits par rapport à la nomenclature usuelle) n’est guère aisé et que l’acoustique de l’auditorium Marcel Landowski ne favorise pas la fusion des timbres. Avant d’offrir en bis la Sarabande de la Deuxième Suite de Bach, il rend hommage à Michèle Lepinte: présente parmi les rangs du public, elle fut son professeur... mais aussi, comme le rappelle Xavier Delette, celui de Yo-Yo Ma.


Le site de Miguel da Silva



Simon Corley

 

 

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