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Agrémen(t)s symphoniques Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 05/06/2011 - et 7 mai 2011 (Namur) Antonio Salieri : Les Danaïdes: Ouverture
Joseph Haydn : Symphonie n°101 « L’Horloge »
Luigi Cherubini : Les deux journées ou Le porteur d’eau: Ouverture
Ludwig van Beethoven : Symphonie n°8, opus 93 Les Agrémens, Guy Van Waas (direction)
G. Van Waas (© Jacques Verrees)
Ce vendredi soir, Les Agrémens se produisent au Bozar dans le cadre du cycle « Orchestres classiques » qui a vu se succéder cette saison l’Orchestre royal de chambre de Wallonie, la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, Le Cercle de l’Harmonie et, exceptionnellement au Conservatoire, Anima Eterna Brugge. Les deux parties de ce concert présentent une structure identique : une ouverture peu connue suivie d’une symphonie qui bénéficie d’une notoriété autrement plus importante. Ainsi, dans la première, la réjouissante Ouverture des Danaïdes (1784) de Salieri précède, sans interruption, la Cent-unième Symphonie « L’Horloge » (1793-1794) de Haydn, ce qui n’empêche pas le public, peut-être trompé par cet enchaînement sans pause, d’applaudir après le premier mouvement.
Sans surprise, Guy Van Waas, chef principal et directeur musical de cette formation depuis dix ans, adopte des tempi assez rapides ; l’Andante, par exemple, progresse à bonne allure, en flirtant presque avec l’allegretto. La dynamique, soutenue, ainsi que la sonorité, le plus souvent agréable, possèdent les caractéristiques propres à la pratique sur instruments dits d’époque mais la mise en place, dont les manquements dans cette musique s’exposeraient cruellement, ne souffre d’aucun reproche majeur, bien au contraire, tandis que les musiciens livrent des interventions solistes abouties. Les cordes et les bois s’allient aisément et il faut saluer, parmi ces derniers, la prestation de la flûte solo dans le Menuet. Quant à la tragédie lyrique de Salieri, créée à l’Académie royale de musique de Paris, il est permis d’en espérer une production – pourquoi pas sous l’impulsion du Palazzetto Bru Zane – car l’heure est à la redécouverte de ce répertoire.
La seconde partie, qui débute par la remarquable et stimulante Ouverture des Deux journées ou Le Porteur d’eau (1800) de Cherubini, qui mériterait également d’être représenté avec des moyens dignes de ce nom, comprend la Huitième (1812) de Beethoven, cette fois-ci avec une pause observée entre les deux œuvres. Entendre cette avant-dernière symphonie avec un effectif d’une trentaine de musiciens procure une impression de légèreté et de sveltesse bienvenue mais le résultat suscite moins d’enthousiasme que dans « L’Horloge ». Les Agrémens affichent une précision laissant parfois à désirer, en particulier dans le Tempo di Minuetto, tandis les bois paraissent plus à la fête que les cuivres, qui manquent de présence et de netteté. Guy Van Waas semble vouloir souligner la facture haydnienne de cette symphonie, ce qui ne constitue pas un contresens, particulièrement dans l’Allegretto scherzando, exécuté avec finesse et esprit. Cependant, cette soirée, qui s’achève vingt-cinq minutes plus tôt par rapport à l’heure de fin de concert indiquée dans le programme, encourage à suivre cette formation qui se produira la saison prochaine, le 17 avril, cette fois au Conservatoire, dans un programme intéressant: l’Ouverture des Créatures de Prométhée ainsi que la Septième Symphonie de Beethoven complétées par la Suite de ballet de Don Juan de Gluck et, une curiosité, des extraits de La Belle au bois dormant, non de Tchaïkovski, mais de Hérold.
Le site des Agrémens
Sébastien Foucart
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