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Talents pour trois époques

Normandie
Deauville (Théâtre du Casino)
04/24/2011 -  
Joseph Haydn : Quatuor à cordes n° 35, opus 20 n° 5
Béla Bartók : Quatuor à cordes n° 2, opus 17, Sz. 67
Ludwig van Beethoven : Trio avec piano n° 7 «A l’Archiduc», opus 97 (*)

David Kadouch (*) (piano), Yan Levionnois (*) (violoncelle), Quatuor Ardeo: Olivia Hughes, Carole Petitdemange (*) (violon), Caroline Donin (alto), Joëlle Martinez (violoncelle)


Le Quatuor Ardeo (© Sumiyo Ida)



Le programme du septième des huit concerts du quinzième festival de Pâques de Deauville devait plaire à tout le monde. Trois œuvres étaient à l’affiche : une classique, une romantique et une moderne, celle-ci étant placé entre les deux autres.


Un des nombreux quatuors de Joseph Haydn (1732-1809), l’avant-dernier des six de l’Opus 20 (1772), permettait tout d’abord de retrouver (voir ici), dans un théâtre presque adapté à l’œuvre, et avec plaisir, un ensemble entièrement féminin, constitué en 2001 mais paraissant toujours aussi juvénile. Ses membres manifestèrent beaucoup de charme et d’élégance dans le premier mouvement, une indéniable majesté dans le deuxième et, après un troisième mouvement péchant quelque peu par la mise en place instrumentale, menèrent la fugue finale avec prudence mais de façon exemplaire.


Ce quatuor aux couleurs plutôt sombres constituait une fort belle introduction au Deuxième quatuor (1918) de Béla Bartók (1881-1945), à l’écriture complexe et constamment inventive mais encore plus intense. Les violonistes intervertirent leurs rôles, Olivia Hughes prenant la place du second violon et, au côté de Caroline Donin à l’alto et surtout d’une remarquable violoncelliste, Joëlle Martinez, surent donner un côté crépusculaire au premier mouvement. Certes, ça grinçait un peu dans le deuxième, âpre et populaire à la fois, mais les interprètes retrouvèrent une certaine gravité dans le dernier, démontrant à nouveau que l’on avait affaire à un quatuor particulièrement solide, allant bien au-delà d’une simple réunion de camarades de conservatoire.


Après la pause, la violoniste Carole Petitdemange revint sur scène pour le célèbre Trio «A l’Archiduc» (1814) de Ludwig van Beethoven (1770-1827). David Kadouch, qui n’avait pas vraiment convaincu l’an dernier dans Janácek y tint la partie piano, prépondérante, d’une façon exemplaire, ne manquant finalement que d’un peu plus de personnalité, laquelle ne saurait tarder à venir tant les talents sont déjà nombreux. Faisant preuve en effet de charme, voire d’espièglerie, dans le Scherzo et d’un beau phrasé, quoique parfois un peu précipité, dans le troisième mouvement, il domina clairement les cordes, la violoniste se montrant somme toute discrète et Yan Levionnois au violoncelle déployant un jeu sobre mais élégant, beaucoup plus prometteur que sa prestation antérieure (voir ici), et laissant penser que le temps lui donnera rapidement quelque épaisseur. Devançant quasiment la demande du public, au milieu duquel on reconnaissait de nombreux musiciens du festival, le trio rejoua de manière tout aussi impeccable le Presto final, à l’évidence parfaitement travaillé.


Au total, un concert s’intégrant fort bien dans le propos du festival: voir éclore des talents.


Le site du Quatuor Ardeo



Stéphane Guy

 

 

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