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Du potentiel et de la curiosité

Tournai
Musée de la Tapisserie
03/28/2011 -  
Jacques Boisgallais : Quatuor à cordes n°2
Guillaume Lekeu : Molto adagio
Eduardo Toldrà : Vistes al mar
Antonín Dvorák : Quatuor à cordes n°12, opus 96 « Américain »

Quatuor Sirius : Claire Eeckeman, Frédéric Daudin-Clavaud (violon), Clarisse Rinaldo (alto), Pierre Joseph (violoncelle)




La saison des « Voix intimes » s’achève avec le Quatuor Sirius, essentiellement actif dans la région Nord – Pas-de-Calais et qui défend dans le Musée de la Tapisserie de Tournai un programme conforme à la thématique retenue, « Entre tradition et modernité ». Invité pour la première fois par l’association Proquartetto, qui organise ce festival européen du quatuor à cordes, les jeunes gens débutent leur prestation par le Deuxième Quatuor à cordes de Jacques Boisgallais (né en 1927), présent ce dimanche après-midi pour présenter son œuvre. Composée en 1978, elle a fait l’objet d’une première version en 2001 suivie d’une seconde six ans plus tard, que cette formation a créée l’année passée. La dernière mouture est ainsi plus longue d’un quart d’heure et se caractérise par une plus grande densité, surtout dans la section centrale, point culminant de cette composition en trois parties enchaînées. Cet ancien metteur en ondes de la Radio France adopte un langage résolument atonal et qui peut être rapproché, dans une certaine mesure, de celui de Bartók dans ses Quatuors. Il s’agit d’une pièce recherchée et exigeante mais non dépourvue d’expression et de contraste, ce qu’illustrent les interprètes de façon suffisamment convaincante.


Imposant un tout autre climat, le Molto adagio (1887) de Guillaume Lekeu bénéficie d’une conduite convenable du propos, à juste titre contenu, mais le jeu, certes d’un bon niveau, manque quelque peu d’aisance et de souplesse pour émouvoir. La dernière pièce avant la pause constitue sans doute une découverte pour une bonne partie du public puisqu’il s’agit de Vistes al mar (1920) d’Eduardo Toldrà (1895-1962). Un hispanophone lit avant chacun des trois mouvements les poèmes de Joan Maragall qui les ont inspirés, initiative bienvenue mais que peuvent apprécier uniquement les spectateurs maîtrisant un tant soit peu cette langue puisque le programme (distribué gratuitement) ne comporte pas de traduction. Apparemment, le compositeur décrit dans cette musique, en fin de compte peu avancée, les paysages évoqués dans le texte.


Retour en terrain connu avec le Douzième Quatuor à cordes « Américain » (1893) de Antonín Dvorák. En adoptant toujours un ton juste, les musiciens réussissent l’essentiel, au besoin en prenant des risques, notamment dans un Vivace ma non troppo pour le moins vigoureux, mais ils ne parviennent pas à masquer quelques imprécisions, instabilités et chevrotements qu’un travail assidu permettrait de corriger. Cette formation possède en effet du potentiel mais aussi de la curiosité ce que confirme le bis qui change de l’ordinaire : le Scherzo du Second Quatuor de Míklos Rózsa, en effet plus connu comme compositeur de musique de film, comme le rappelle l’altiste Clarisse Rinaldo.


Avec comme fil rouge les derniers Quatuors de Beethoven, la dixième édition s’annonce riche puisque se succéderont les Quatuors Danel (23 septembre), Psophos (25 septembre), Amôn (23 octobre), Parker (19 novembre), Voce (18 décembre), Tana (22 janvier) et Kairos (12 février), soit deux formations de plus que cette saison. De plus amples informations suivront prochainement sur le site du festival.


Le site des amis de Jacques Boisgallais



Sébastien Foucart

 

 

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