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Félicité

Paris
Salle Gaveau
05/11/1998 -  

Lundi 11 mai 1998
Salle Gaveau. 20h30
Lieder de Felix Mendelssohn et Richard Strauss, mélodies de Samuel Barber, Emmanuel Chabrier, Maurice Ravel, Jean Wiener, André Messager et Emmanuel Rosenthal
Felicity Lott (soprano), Eugène Asti (piano)

Jeudi 2 avril 1998
Auditorium du Musée d’Orsay
Mélodies de Claude Debussy, Maurice Ravel, Maurice Jaubert...
Felicity Lott (soprano), Kammer ensemble de Paris, Armin Jordan (direction)

Avant de reprendre le rôle de la Maréchale du Chevalier à la Rose, la saison prochaine à Bastille, Felicity Lott nous a donné un avant-goût de son charme irrésistible grâce à deux récitals consécutifs. Brillante à Orsay, où elle comblait par une diction française à faire pâlir nos propres compatriotes, c’est à Gaveau que la chanteuse anglaise a donné la pleine mesure de son talent, dans un programme varié mais cohérent. La première partie, consacrée au lied, permet à la soprano de démontrer l’aisance avec laquelle elle évolue dans les univers différents de Mendelssohn et de Strauss. Maîtrisant à la perfection la langue et les textes de chacun, elle joue avec les couleurs et les mots, elle manie avec intelligence les phrasés, moelleux ou acerbes. Une incroyable poésie émane des univers qu’elle crée. Car la soprano s’approprie les oeuvres et elle les fait vivre pleinement. Elle met sa voix au service de la musique et non l’inverse, ce qui est suffisamment rare de nos jours pour être souligné.

Après l’entracte, la dame glisse en finesse vers l’humour, avec des mélodies françaises (que l’on peut retrouver pour la plupart dans son excellent disque " Felicity Lott s’amuse " chez Forlane). Elle nous révèle alors son tempérament de comédienne et de séductrice. Ondulations sensuelles, oeillades complices au public, Felicity Lott ajoute le geste au chant. Sans jamais frôler la caricature heureusement. Elle sait provoquer le sourire et même le rire avec une distinction naturelle, teintée d’une douce immoralité. C’est un délice de succomber à tant de fraîcheur. Et toute la joie qu’elle apporte nous fait vite oublier les quelques aigus tendus, les infimes décolorations d’un timbre qui demeure un ravissement. Le public ne s’y est pas trompé. Acclamant la chanteuse, il a reconnu par là même les qualités, et donc la qualité d’une artiste dont la voix n’est certes plus au zénith mais qui sait pallier à ses petites faiblesses en privilégiant encore et toujours le texte. Assurément, la musique en sort grandie.

Eugène Asti, son jeune pianiste, a fait preuve quant à lui de beaucoup d’enthousiasme mais aussi d’un certain manque de précision dans son jeu. On lui pardonne de s’être laissé troublé par la captivante interprète qu’il accompagnait.



Katia Choquer

 

 

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