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Un autre Norvégien Mons Auditorium Abel Dubois 02/04/2011 - Johan Svendsen : I Fjol Gjatt’e Gjeitinn, opus 31 – Octuor pour cordes, opus 3 – Deux mélodies islandaises, opus 30 – Deux mélodies populaires suédoises, opus 27 – Romance pour violon et orchestre, opus 26 Orchestre royal de chambre de Wallonie, Gudrun Vercampt (violon et direction)
L’Orchestre royal de chambre de Wallonie lance cette saison un nouveau concept intitulé « Mons découvertes », série de concerts qui entend se consacrer à « un répertoire diversifié et original ». Les prestations se tiennent à l’Auditorium Abel Dubois, dans les locaux de la RTBF, à quelques minutes à pied de la Grand’Place de Mons. Une soirée ne comportant que des œuvres de Johan Svendsen (1840-1911), mort il y a cent ans, voilà qui est assurément original, trop sans doute puisqu’elle a lieu en compagnie d’un public très dispersé.
Contemporain et compatriote de Grieg, autrement plus célèbre, Svendsen contribua au développement de la vie musicale norvégienne et, plus encore, danoise, en particulier depuis sa prise de fonction, en 1883, au Théâtre royal de Copenhague dont il dirigea l’orchestre avec succès. Le programme permet de se faire une idée de sa musique, d’une originalité peu fulgurante, ni profonde ni superficielle, mais de belle facture. Dès l’Octuor pour cordes (1866), qui date de ses années d’études au Conservatoire de Leipzig, notamment auprès de Carl Reinecke, le métier est sûr et l’écriture inventive. L’ouvrage, qui gagnerait à être couplé au concert avec celui de Mendelssohn, d’une toute autre envergure, nécessite un jeu collectif brillant, ce que ne livre pas tout à fait les musiciens, à moins que cela soit imputable à l’acoustique, plutôt mate. Néanmoins, le ton est suffisamment affirmé.
Exécutés cette fois par douze instrumentistes à cordes, I Fjol Gjatt’e Gjeitinn (1874), une chanson populaire norvégienne, Deux mélodies islandaises (1874) et Deux mélodies populaires suédoises (1876) traduisent un intérêt pour la tradition musicale de la Norvège et des pays voisins. Cette musique, d’une portée moyenne, se caractérise par son amabilité et une certaine fraîcheur d’inspiration. Le propos reste malgré tout académique, comme dans la Romance pour violon et orchestre (1881) sur laquelle s’achève le concert. Remplaçant Jean-François Chamberlan, qui souffre d’une tendinite, Gutrun Vercampt s’acquitte correctement de la partie soliste. Quant à l’orchestre, il s’est déjà montré moins hétérogène et maigre.
Un compositeur néanmoins à connaître, au même titre que cette série qui se poursuivra le 15 mai prochain à 16 heures. Enseignant au Conservatoire de la ville, le flûtiste Marc Grauwels a carte blanche : avec une de ses élèves, Sarah Santirso, et Jean-François Chamberlan au violon et à la direction, il interprètera des œuvres de Gluck, Devienne, Cimarosa et Ibert.
Sébastien Foucart
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