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Inspirations littéraires françaises

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/07/2010 -  
Richard Strauss : Sérénade, opus 7 – Le Bourgeois gentilhomme (Suite), opus 60
Benjamin Britten : Les Illuminations, opus 18
Robert Schumann : Symphonie n° 1 «Frühlingssymphonie», opus 38 (deuxième mouvement)

Sandrine Piau (soprano)
Ensemble orchestral de Paris, John Nelson (direction)


J. Nelson (© Marco Borggreve)


L’Ensemble orchestral de Paris retrouve John Nelson, qui fut son directeur musical de 1998 à 2008, et auquel l’honorariat du titre a été conféré à son départ de ce poste – il n’a d’ailleurs toujours pas de successeur, Joseph Swensen exerçant les fonctions de «premier chef invité et conseiller artistique» depuis la rentrée 2009.


Le programme débute avec la rare et brève Sérénade (1882) pour treize instruments à vent du tout jeune Richard Strauss, qui reviendra sur le tard, soixante ans après, à une formation assez proche pour ses deux Sonatines, de plus amples proportions en dépit de leur titre. A dix-huit ans, la personnalité du compositeur point à peine, mais ces huit minutes à effectif mozartien et d’inspiration encore très traditionnelle ne manquent pas de charme. Après les vents, les cordes seules: dans Les Illuminations (1939) de Britten, les ténors – à commencer naturellement par Peter Pears, auquel la septième pièce est d’ailleurs dédiée – se sont imposés, mais on oublie parfois que ce cycle fut écrit pour la soprano Sophie Wyss, qui en assura la création. Sandrine Piau, pour sa première apparition publique dans cette œuvre, adopte un rien de distance, mais frappe par sa précision et sa justesse, son agilité et l’homogénéité de son timbre sur l’ensemble de la tessiture, qui font oublier une projection assez limitée et une diction nettement perfectible.


La seconde partie commence par un hommage au régisseur de production Pierre Theurier, fidèle à l’orchestre depuis vingt-deux ans et disparu le 4 décembre dernier à l’âge de quarante-sept ans: le choix du Larghetto de la Première Symphonie «Le Printemps» (1841) de Schumann surprend d’abord un peu, mais le choral conclusif des trombones et la conclusion suspendue de ce mouvement (qui permet en temps normal d’enchaîner directement avec le Scherzo) prennent un tout autre relief dans ces circonstances. Retour à Strauss pour conclure: si Britten avait été inspiré par Rimbaud, voici maintenant Molière, avec la Suite tirée de la musique de scène pour Le Bourgeois gentilhomme (1912/1920). On rêve évidemment toujours de davantage de légèreté dans l’Ouverture, de grâce dans le Menuet, de saveur dans «Le Maître d’armes», et le tout à l’avenant, mais Nelson n’en livre pas moins une interprétation très satisfaisante, réussissant notamment le délicat équilibre entre les vingt cordes et les autres groupes d’instruments, presque aussi nombreux. Il bénéficie en outre d’excellents soli, qu’il s’agisse des premiers pupitres Deborah Nemtanu et Guillaume Paoletti au violon et au violoncelle ou bien du pianiste de l’Orchestre national, Franz Michel.



Simon Corley

 

 

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