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Un géant à Genève

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Grand Théâtre de Genève
12/05/2010 -  
Gabriel Fauré : Clair de lune – Prison – Après un rêve – Mandoline
Henri Duparc : L’Invitation au voyage – Extase – Le Manoir de Rosemonde – Phidylé – Chanson triste
Claude Debussy : Fêtes Galantes
Jacques Ibert : Chansons de Don Quichotte
Francis Poulenc : Le Bestiaire – Chansons gaillardes

José van Dam (baryton-basse), Maciej Pikulski (Piano)


J. van Dam (© Grand Théâtre de Genève)


Après avoir reçu en 1965 le premier prix à l’unanimité de l’édition du concours de Genève, José van Dam a été immédiatement engagé au Grand Théâtre et a souvent évoqué le rôle formateur qu’ont représenté pour lui ces premières années de scène. Tout au long de sa carrière, il est resté fidèle à cette institution qui le lui a bien rendu et ce n’est pas une surprise de voir le Grand Théâtre plein à craquer malgré les températures hivernales que connaît la ville depuis une bonne semaine.


Le programme choisi par le baryton belge est plein d’intelligence. Le choix de la tessiture des œuvres est tout à fait adapté à ses moyens techniques actuels. La projection reste d’une grande qualité et chaque mot est compris sans aucun effort. Enfin, sa ligne musicale reste d’une élégance sans pareille.


Mais est-il à son aise dans un programme de mélodies autant que sur une scène d’opéra? Dans la première partie de ce récital, le choix d’œuvres manque de variété et l’autorité dont il fait preuve avec tant de naturel se transforme en une sévérité quelque peu excessive. N’aurait-il pas mieux valu alterner des œuvres plus variées? Il faut attendre la seconde partie pour qu’une communication s’établisse avec le public a travers le personnage de Don Quichotte tel que vu par Jacques Ibert. Il est de même beaucoup plus à son aise dans les réjouissantes espiègleries de Francis Poulenc qu’il chante avec tant de brio. Maciej Pikulski avec qui van Dam travaille depuis longtemps s’avère un remarquable accompagnateur. Très attentif à son phrasé et sa respiration, il trouve des contrechants plein de subtilité dans les Duparc et souvent le ton juste pour établir le climat des différentes mélodies.


En bis, van Dam régale son public en nous donnant les deux airs de Méphisto de la Damnation de Faust de Berlioz qu’il a tant chantée et en particulier en ce même théâtre en 2003 dans la mise en scène d’Olivier Py. Le chanteur d’opéra retrouve son univers et son diable est d’une intelligence confondante, trouvant tant de colorations et d’intonations dans un texte d’une telle modernité.


Les apparitions de José van Dam sont de plus en plus rares et il faut d'autant plus les apprécier. Il sera cet été Golaud sous la baguette de James Levine à Tanglewood et plus près de nous, à Genève, le Baron Zeta dans une Veuve joyeuse à ne pas manquer mise en scène par Christof Loy.



Antoine Leboyer

 

 

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