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Sous le soleil de Dutilleux Paris Salle Pleyel 11/20/2010 - Maurice Ravel: Alborada del gracioso
Johannes Brahms: Double concerto, opus 102
Henri Dutilleux: Symphonie n° 1
Olivier Charlier (violon), Henri Demarquette (violoncelle)
Orchestre Colonne, Laurent Petitgirard (direction)
L. Petitgirard
Les associations symphoniques se succèdent en ce samedi salle Pleyel: à peine Pasdeloup a-t-il rangé les pupitres après son concert de 16 heures (voir ici) que c’est déjà le tour de Colonne avec son directeur musical. Début énergique pour ce programme, avec un Alborada del gracioso (1905/1918) de Ravel qui fait miroiter le soleil de l’Espagne. Et avant de s’enfoncer dans les brumes nordiques, Laurent Petitgirard annonce un bref hommage à Aubert Lemeland, disparu le 15 novembre dernier à un mois de ses soixante-huit ans, avec le Sanctus de sa récente Messe brève pour orchestre à cordes, avec un paisible solo de violon confié au konzertmeister Constantin Bogdanas.
Pour le Double concerto (1887) de Brahms, deux de nos meilleurs archets sont ensuite réunis. Leur son se projette parfaitement, d’autant qu’ils y mettent tout leur cœur, pour former cet instrument soliste unique vers lequel tend l’écriture, le violon et le violoncelle se fondant et se complétant en effet plus qu’ils ne s’opposent: une complicité totale et une fusion presque parfaite, ne seraient-ce les quelques glissades qu’Olivier Charlier, à la différence d’Henri Demarquette, s’autorise parfois.
Si Dutilleux a très largement trouvé sa place au répertoire, ses deux Symphonies demeurent relativement négligées – le genre, au demeurant, n’est guère prisé des compositeurs français – même si la Première (1951) a connu, grâce au film de Maurice Pialat Sous le soleil de Satan, un regain de faveur voici une vingtaine d’années. Première grande oeuvre orchestrale de son catalogue, elle porte déjà clairement sa signature, témoignant notamment de ses talents de coloriste, même si l’on peut s’amuser à y déceler encore des influences (Bartók, Honegger, peut-être aussi Roussel ou même Prokofiev). Petitgirard se démène avec son énergie coutumière, et son orchestre, une de fois de plus, le suit, avec élan et générosité, avec puissance et lyrisme. Le chef fait ovationner la partition, excuse le compositeur, qui n’a pu se déplacer pour l’occasion, et salue la présence d’une autre vaillante nonagénaire, Gisèle Casadesus, venue voir son fils Dominique Probst, timbalier solo, avant de bisser le terrifiant Scherzo.
Le site de l’Orchestre Colonne
Le site de Laurent Petitgirard
Simon Corley
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