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L’art de l’arrangement Mons Théâtre royal 10/28/2010 - Wolfgang Amadeus Mozart : Concertone pour deux violons et orchestre, K. 186E [190]
Camille Saint-Saëns : La Muse et le Poète, opus 132 – Introduction et Rondo capriccioso, opus 28 (arrangements David Walter)
Georges Bizet : Carmen, extraits (arrangement David Walter)
Frédéric Chopin : Prélude, opus 28 n°15 (arrangement David Walter) Lorenzo Gatto (violon), Pavel Gomziakov (violoncelle)
Orchestre royal de chambre de Wallonie, Augustin Dumay (violon et direction)
Sous la direction d’Augustin Dumay jusqu’en 2013, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie décline sa nouvelle saison à Mons en quatre séries. A ses prestations au Théâtre royal et au Conservatoire (classes de maître en novembre et avril, midis pédagogiques, festival «Côté cour, côté jardin» en été) s’ajoutent des concerts de musique de chambre dans le Salon gothique de l’Hôtel de ville («Mons & merveilles», les 17 décembre, 25 février et 8 avril) et, initiative récente, dans l’Auditorium Abel Dubois où les musiciens aborderont un répertoire moins couru comme Johan Svendsen («Mons découvertes», les 14 novembre, 4 février et 15 mai). La formation ne se réserve toutefois pas à la Cité du Doudou puisqu’elle se produira les prochains mois ailleurs en Belgique (Bruxelles, Charleroi, Namur, …), en France, au Pays-Bas, en Allemagne et, pour ceux qui sont prêts à les suivre, aux Emirats Arabes Unis (mars).
Dans le cadre de la programmation du Manège, centre culturel transfrontalier, ce concert au Théâtre royal débute par Mozart, fort présent dans le répertoire de l’orchestre et d’Augustin Dumay. Le Concertone pour deux violons et orchestre (1774) associe ce dernier à Lorenzo Gatto, bientôt vingt-quatre ans et remarqué l’année passée au Concours Reine Elisabeth où il remporta le deuxième prix et celui du public. L’un et l’autre développent un langage commun et recourent à des tempi soutenus, ce qui confère à cette partition la vitalité nécessaire pour éviter le décoratif. Les parties solistes de La Muse et le Poète (1910) de Saint-Saëns, dans un arrangement pour cordes de David Walter, se caractérisent par un ton nettement plus contrasté. Le violoniste français illustre ses qualités habituelles (clarté, netteté et projection) tandis que Pavel Gomziakov (né en 1975) produit sur son violoncelle un chant ample, expressif et sombre.
Après la pause, Lorenzo Gatto, «rising star» cette saison, revient pour briller et démontrer son potentiel dans Introduction et Rondo capriccioso (1863), mille fois entendu mais présenté cette fois dans un arrangement du hautboïste David Walter dont le programme de salle, distribué gratuitement, dévoile les multiples casquettes : enseignement, direction d’orchestre, composition, musique de chambre. Autre tube, Carmen (1873-1874) de Bizet que l’Orchestre royal de chambre de Wallonie envisage d’exécuter dans une adaptation «en 2011 ou 2012». En attendant, les musiciens jouent, avec le soin dont ils sont coutumiers, quelques pages célèbres dans un arrangement, toujours de David Walter, qui ne retient que les cordes et, parmi les vents, les hautbois et cors par deux. Se pose néanmoins la question de l’intérêt d’un tel exercice s’agissant d’une œuvre aussi fréquemment exécutée, aussi bien sur scène (en décembre à Liège) qu’au concert. Concevoir pour orchestre une page écrite pour piano semble moins commun. La soirée se termine ainsi avec le Quinzième Prélude de Chopin qui réserve d’intéressantes interventions au premier violon ainsi qu’aux violoncelles. Mais il serait intéressant de pouvoir entendre l’orchestration de l’Opus 28 dans son entier due à Jean Françaix.
Le site de Lorenzo Gatto
Le site de l’Orchestre royal de chambre de Wallonie
Le site du Manège
Sébastien Foucart
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