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Se mettre sur son trente et un

Ambronay
Abbatiale et Tour Dauphine
10/02/2010 -  et 3* octobre 2010
Johann Sebastian Bach: Das musikalische Opfer, BWV 1079 [1]
Antonio Vivaldi: Vêpres (reconstitution) [2] – Concerto «La notte», opus 10 n° 2, RV 439 – Introduzione al miserere «Filiae Maestae Jerusalem», RV 638 – Stabat Mater, RV 621 – Cantate «Cessate omai cessate»,
RV 684 – Concerto «alla quarta bassa», RV 443 [4] *

Luys Milan: Fantaisies et Pavanes extraites d’«El Maestro» [3] *
Francesco da Milano: Canzone, Fantaisies et
Danses [3] *


Les Ombres, Margaux Blanchard (viole de gambe, direction), Sylvain Sartre (flûte, direction) [1], Chœur de chambre de Namur, Les Agréments, Leonardo García Alarcón (direction) [2], Hopkinson Smith (luth, vihuela) [3], David DQ Lee (contre-ténor), Alexis Kossenko (flûte), Ensemble Matheus, Jean-Christophe Spinosi (direction) [4]




Pour son trente-et-unième anniversaire, le festival d’Ambronay et son directeur Alain Brunet peuvent être heureux et fiers: tant la qualité des concerts que l’engouement du public (les quatre concerts auxquels j’ai assisté ont été donnés à guichets fermés, pas un strapontin de libre) étaient au rendez-vous.


Il était risqué pour un groupe de jeunes talents, résidents au centre culturel d’Ambronay, de s’attaquer à L’Offrande musicale. Ils l’ont fait avec courage et détermination. S’il y avait des imperfections, elles étaient pardonnables vu le travail merveilleux de cette petite équipe qui a déjà présenté un disque de musique française produit par le centre dans le cadre de sa collection «Jeunes talents» (Couperin, Colin de Blamont). La tour Dauphine fut un endroit idéal pour cette musique dont la naissance rappelle une anecdote fameuse de l’Histoire de la musique.


C’est toujours à la Tour Dauphine que Hopkinson Smith, que nous connaissions bien depuis son arrangement pour luth des six Sonates et Partitas pour violon seul de Bach, nous a offerts une heure de bonheur avec des œuvres pour luth et vihuela de la renaissance (Luys Milan et Francesco da Milano).


Une grande soirée à l’Abbatiale avec Vêpres de Vivaldi (reconstitution autour du Dixit Dominus et du Lauda Jerusalem, qu’on pensait écrits par Galuppi mais qui, en réalité, l’ont été par Vivaldi comme l’ont récemment prouvé les musicologues). Le chœur de chambre de Namur et l’ensemble Les Agréments sous la direction de Leonardo García Alarcón, qui fait un travail remarquable en tant que résident depuis plusieurs années à Ambronay. Un ensemble de solistes parmi lesquels je dois mentionner le contralto Evelyn Ramirez qui, fait rare aujourd’hui, nous fait entendre une vraie voix basse de femme, ce qui nous change des mezzos faisant fonction de contralto. Ce fut aussi émouvant que d’entendre le registre bas de la flûte dans L’Offrande. L’œuvre, qui dure plus de deux heures, nous a impressionnés par sa richesse d’invention et par la beauté de ses airs. Qui a osé parler de Vivaldi comme celui qui a écrit cinq cents fois le même concerto?


Le sommet de ce quatrième weekend fut, sans aucun doute, la seconde soirée Vivaldi qui nous a été offerte par l’ensemble Matheus sous la direction exaltée de Jean-Christophe Spinosi, remarquable violoniste (bien que redoutable bavard). La découverte du flûtiste Alexis Kossenko dans deux concertos pour flûte dont le fameux La notte et, surtout, la voix superbe de contre-ténor du Coréen David DQ Lee dans le Stabat Mater: l’accueil, un vrai tonnerre d’applaudissements et des cris, fut tel que, chose rare, le chanteur s’est mis à pleurer sur scène. Nous avons eu encore, par lui, une cantate profane, Cessate omai cessate et, en bis, avec la flûte obligée de Alexis Kossenko, l’air de Ruggiero d’Orlando furioso. Découvert déjà à Ambronay l’année dernière, c’est la plus belle voix de contre-ténor et les plus belles richesse musicale et présence scénique que je connaisse.


Le festival d’Ambronay avec son centre culturel de rencontres et ses résidences peut se targuer, pour ce trente-et-unième anniversaire, d’être un haut lieu de la musique en France.


Le site du festival d’Ambronay



Benjamin Duvshani

 

 

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