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Satie, au secours !

Paris
Opéra Comique
01/15/1998 -  et 18, 20, 23 et 25 janvier 1998

Viktor Ullmann : L'Empereur d'Atlantis
Philippe Georges (L'Empereur), François Harismendy (Le Haut-parleur), François-Nicolas Geslot (Un Soldat), Liliana Faraon (Bubikopf), Nicolas Courjal (La Mort), Scott Emerson (Arlequin), Patricia Fernandez (Le Tambour), Andrea Malvezzi, Xavier Pouillat (Les Prisonniers)
Graciane Finzi : Le Dernier jour de Socrate
Christian Tréguier (Socrate), François Harismendy (Criton), Frédéric Goncalvès (Critobule), Philippe Georges (Hermogène), Anne-Marguerite Wrester (Xanthippe), Scott Emerson (Phédon), Patricia Fernandez (Cébès), Karine Ohanyan (Appolodore), François-Nicolas Geslot (Simmias), Nicolas Courjal (L'Esclave)
Stephan Grögler (mise en scène)
Orchestre Pasdeloup, Andreas Stoehr (direction)

Parlant de son travail de composition pour Le Dernier jour de Socrate, Graciane Finzi considère le Socrate d'Erik Satie comme une "référence tout à fait négative" et elle poursuit, dans une interview reprise dans le programme qu'elle a essayé de le faire travailler par ses étudiants au Conservatoire de Paris mais que ça "les a ennuyés tout de suite" ! Un tel mépris pour une oeuvre négligée mais géniale du répertoire français de la part d'une enseignante au Conservatoire national sidère. Elle aurait pourtant mieux fait de s'inspirer du monodrame de Satie tant sa mise en musique du livret de Jean-Claude Carrière est simpliste, trop narrative, grise et sans imagination. La tâche n'était cependant pas facile car le livret penchait plus du côté de l'oratorio que de celui de l'opéra et offrait donc peu de prise à un développement dramatique. La fin est annoncée dès le début, Socrate va mourir et ses disciples tentent, à tour de rôle, de l'en dissuader. Le seul véritable événement survient avec l'arrivée de la femme de Socrate, éplorée et rageuse devant la disparition de son mari, l'intérêt se réveille, notamment grâce à la superbe incarnation d'Anne-Marguerite Werster, future Mélisande dans cette même salle en avril. Christian Treguier, par sa conviction et son sens théâtral, donne une vraie dimension au rôle du philosophe. Cette création mondiale s'écoute mais ne capte pas l'attention. En première partie, l'âpre et caustique Empereur d'Atlantis s'était révélé autrement plus enthousiasmant et le faire chanter en français redoublait son impact théâtral, une vraie réussite. La soirée aura en tout cas confirmé la valeur de la troupe du Jeune Théâtre Lyrique de France, qui fait preuve d'engagement et démontre de grandes qualités vocales (citons notamment la soprano Liliana Faraon, la mezzo-soprano Patricia Fernandez ou la basse Nicolas Courjal). La réussite incontestable de la soirée étant à porter au crédit du metteur en scène Stephan Grögler dont l'inventivité (les accessoires), l'élégance (les costumes du Dernier jour de Socrate), l'intelligence et la clarté (le jeu des acteurs) et l'humilité (à servir les oeuvres) sont remarquables, ce jeune metteur en scène (31 ans) est promis à un grand avenir.



Philippe Herlin

 

 

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