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Musique sous la pyramide

Paris
Auditorium du Louvre
09/22/2010 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quintette à cordes n° 4, K. 515 (#)
Dimitri Chostakovitch : Deux Pièces pour octuor à cordes, opus 11
Menachem Wiesenberg : Mouvement d’octuor-Hommage à Mendelssohn
Felix Mendelssohn : Octuor à cordes, opus 20

Octuor à cordes de l’Orchestre philharmonique de Berlin: Guy Braunstein (#), Christoph Streuli (#), Maja Avramovic, Christophe Horak (violon), Amihai Grosz, Madeleine Carruzzo (alto), Ludwig Quandt (#), Stephan Koncz (violoncelle)




Fort logiquement, la programmation de l’auditorium du Louvre s’articule pour partie avec celle du musée: cela tombe bien, car le «grand invité» de 2010-2011, Patrice Chéreau, entretient de longue date un lien très étroit avec la musique – ce sera notamment l’occasion d’entendre Daniel Barenboim et Waltraud Meier – tandis que l’exposition sur le néoclassicisme sera complétée par un cycle sur le Concert spirituel et par la projection de cinq opéras filmés de Gluck. Toujours dans le domaine de la musique filmée, Christian Labrande a en outre déniché des trésors provenant de l’Opéra de Vienne. Mais le fleuron de la saison préparée par Monique Devaux demeure une riche série de récitals et de concerts de musique de chambre, généralement le mercredi soir, sans oublier le jeudi à 12 heures 30 pour les jeunes talents et le vendredi soir pour la série «Grands classiques».


La qualité des artistes et formations conviés au Louvre demeure de premier ordre (Elisabeth Leonskaïa, Viktoria Mullova, Christian Tetzlaff, Pinchas Zuckerman, les Quatuors Emerson Modigliani et Takács, ...), et ce dès la soirée inaugurale. Car si l’auditorium du musée d’Orsay recevra en mars la visite des solistes de la Philharmonie de Vienne, le Louvre débute l’année avec un octuor à cordes formé de membres du Philharmonique de Berlin et emmené par Guy Braunstein, qui est depuis dix ans l’un des konzertmeister de l’orchestre.


Dans le Quintette K. 515 (1787) de Mozart, les musiciens berlinois prennent le temps de peaufiner la couleur et le phrasé: apollinienne et instrumentalement somptueuse – l’alto d’Amihai Grosz, le violoncelle de Ludwig Quandt – l’interprétation fait triompher le legato, le bon ton et le sens de la mesure. Mais l’ensemble manque d’allant: toutes les reprises étant respectées, l’œuvre ronronne confortablement et tend vers des «longueurs» plus schubertiennes que mozartiennes, dont il n’est pas certain qu’elles soient «divines» comme le veut l’expression consacrée. Sans abdiquer leur perfection sonore, ils s’engagent davantage dans les Deux Pièces (Prélude et Scherzo) pour octuor à cordes (1925) de Chostakovitch, mais ces pages auraient gagné à être plus mordantes: âgé de seulement dix-neuf ans, le compositeur est alors au diapason de l’avant-garde européenne des années 1920 – on pense par exemple à Hindemith – avant que cette esthétique ne devienne la cible des oukases idéologiques.


Après l’entracte, les huit musiciens adoptent une disposition différente, toujours en demi-cercle, mais violons à l’avant, se faisant face, et violoncelles au centre, flanqués des altos. Le Mouvement d’octuor intitulé Hommage à Mendelssohn (1999) du compositeur israélien Menachem Wiesenberg (né en 1950) se fonde sur un matériau issu de l’Octuor de Mendelssohn, mais rend en même temps hommage à l’esprit juvénile de la partition de son illustre prédécesseur. De fait, la légèreté et le caractère motorique (à l’exception de quelques mesures précédant la péroraison, encore plus animée) peuvent évoquer une jeunesse à la fois dynamique et insouciante, même si l’écriture, au demeurant d’une audace post-bartókienne très modérée, ne se renouvelle pas beaucoup durant ces huit minutes.


Retour à la même configuration que dans Chostakovitch (les quatre violons à gauche face aux autres instruments) pour aborder enfin la pièce de référence, l’Octuor (1825) de Mendelssohn, bien sûr: un indéniable régal de sonorités qui ne manque ni de punch ni de peps, mais auquel un petit supplément de vitalité et de spontanéité n’aurait pas nui. La mise en place est parfaite, la cohésion éclatante dans les traits rapides à l’unisson, mais point de petite étincelle pour faire pétiller l’Allegro leggierissimo, toutefois suivi d’un éblouissant Presto final. Pas de bis, mais une grande partie du groupe sera de retour les 19 et 20 mars salle Pleyel pour trois concerts avec la pianiste Yuja Wang.


Le site de l’Auditorium du Louvre
Le site de Menachem Wiesenberg



Simon Corley

 

 

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