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Un Barbier très «d’jeunes»

Geneva
Grand Théâtre
09/04/2010 -  et 5, 7*, 8, 12, 13, 14, 16, 18, 19 septembre 2010
Gioacchino Rossini: Il Barbiere di Siviglia

Juan Francisco Gatell*/John Tessier (Il Conte Almaviva), Alberto Rinaldi*/Eduardo Chama (Bartolo), Silvia Tro Santafé*/Jane Archibald (Rosina), Tassis Christoyannis*/Pietro Spagnoli (Figaro), Burak Bilgili*/Ugo Guagliardo (Don Basilio), Bénédicte Tauran*/Carine Séchaye (Berta), Nicolas Carré*/Harry Draganov (Fiorello), Aleksandar Chaveev*/Romaric Braun (Un ufficiale)
Chœur du Grand Théâtre de Genève Ching-Lien Wu (direction), Orchestre de la Suisse Romande, Alberto Zedda (direction musicale)
Damiano Michieletto (mise en scène), Paolo Fantin (décors), Silvia Aymonino (costumes), Fabio Barettin (lumières)


Rosina et Almaviva en couple d’amoureux branchés, à peine sortis de l’adolescence, elle en tenue excentrique colorée, casque sur les oreilles, pianotant sur son téléphone portable dans sa chambre décorée de peluches et d’un poster d’Antonio Banderas, lui en sweatshirt à capuche, short et baskets, passionné de voitures et de motos, toujours entouré de sa bande de copains... Le moins qu’on puisse dire, c’est que Le Barbier de Séville vu par Damiano Michieletto pour l’ouverture de la saison 2010-2011 du Grand Théâtre de Genève a pris un sacré coup de jeune! Dans les décors hauts en couleurs de Paolo Fantin (un habile dispositif circulaire représentant en alternance la façade d’un immeuble du sud, avec des volets verts et des balcons sur lesquels la lessive est étendue, et l’intérieur de Bartolo, à la façon d’une maison de poupées sur trois étages), tout s’enchaîne de manière fluide pour composer un spectacle frais et pétillant, à un rythme trépidant, comme la musique de Rossini. Les trouvailles ne manquent pas, mais jamais on ne tombe dans la lourdeur. Ainsi, Berta est, elle aussi, follement amoureuse d’Almaviva et, lorsqu’elle doit se rendre à l’évidence qu’elle n’a aucune chance, la servante pique une crise de nerfs d’anthologie! Le célèbre air de la calomnie, pour prendre un autre exemple, est traité de façon originale: Basilio distribue aux passants le journal, à la une duquel sont relatés les prétendus méfaits du comte. Et lorsque ce dernier a le malheur de pointer le bout de son nez, il est presque lynché par la foule! Après ses récents succès à Zurich, Damiano Michieletto confirme qu’il est un des metteurs en scène les plus inventifs et les plus intéressants de sa génération.


Malgré ses 82 ans, Alberto Zedda, LE grand spécialiste de Rossini, est parfaitement en phase avec ce Barbier «d’jeunes» et contemporain, qu’il prend visiblement plaisir à diriger, ne cessant d’adresser des sourires malicieux aux musiciens, apportant son expérience du compositeur et menant instrumentistes et solistes avec verve et entrain, même si on aurait souhaité, çà et là, plus de mordant. La distribution, d’un très bon niveau, est emmenée par la Rosine au fort tempérament de Silvia Tro Santafé, qui triomphe aisément des vocalises du rôle, parfois sans trop s’encombrer de nuances, mais c’est un détail. L’Almaviva de Juan Francisco Gatell constitue une belle surprise, avec sa voix claire et souple et son physique de jeune premier. Malgré son chant raffiné, le Figaro de Tassis Christoyannis est en retrait, mais, on l’aura compris, tout tourne ici autour de Rosina et d’Almaviva.



Claudio Poloni

 

 

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