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Froides cohérences

Gijon
Teatro Jovellanos
08/18/2010 -  et 20 août 2010 (Quimper)
Luigi Boccherini : Quatuor en sol mineur, opus 32 n° 5, G. 205
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 2 en la majeur, opus 68
Benjamin Britten : Quatuor n° 2 en do majeur, opus 36

Quatuor Casals : Vera Martínez-Mehner, Abel Tomàs (violon), Jonathan Brown (alto), Arnau Tomàs (violoncelle)


Le Quatuor Casals (© Felix Broede)


C’est dans le cadre du toujours bien confidentiel festival international de musique de Gijon que le Quatuor Casals, entendu lors de la dernière Biennale des quatuors à cordes à la Cité de la musique à Paris (voir ici), a présenté un fort beau programme qui eût mérité à la fois plus de reconnaissance du public et une assistance plus nombreuse. Alors que la ville baignait dans une tiédeur moite, c’est d’ailleurs une impression de froideur qui domina, à l’image des couleurs du vieillot et triste Teatro Jovellanos dans lequel eut lieu le concert: l’assistance, clairsemée, parut peu sensible à une interprétation limpide mais très analytique de trois superbes quatuors présentés dans l’ordre chronologique.


Tout d’abord, il fut question d’un des quatre-vingt-onze quatuors de Luigi Boccherini (1743-1805). Si le premier violon d’Abel Tomàs connut quelques accrocs dans le deuxième mouvement (Andantino), le Menuet fut parfaitement raffiné et l’ensemble montra une très remarquable cohérence notamment dans le Final, marqué par une péroraison toute italienne du premier violon, cette fois exemplaire, même si plus d’engagement eût été apprécié. Dans le Deuxième quatuor (1944) de Chostakovitch (1906-1975), le Quatuor Casals voulut garder encore une fois la distance. Il n’insista pas inutilement sur la tragédie, par trop évidente, ni dans le premier mouvement, qui parût presque bartokien, ni dans l’immense tableau noir du deuxième. Les thèmes populaires apparurent du coup plus naturels, notamment lors des valses autant cyniques que sinistres du troisième mouvement ou des passages rhapsodiques du dernier. Les instrumentistes semblèrent au total plus à l’aise, Vera Martínez Mehner, cette fois au premier violon, ou le remarquable Jonathan Brown à l’alto, très sollicité dans le troisième mouvement, se révélant absolument exemplaires.


Après la pause, c’est le Deuxième quatuor (1945) de Benjamin Britten (1913-1976) qui fut présenté, dans une vision toujours aussi cohérente alors que l’esprit de l’œuvre, très lyrique, était assez éloigné de celui de la précédente. Après une belle démonstration de glissandos dans le premier mouvement, on put apprécier la maîtrise technique indiscutable du Quatuor Casals dans un deuxième mouvement singulièrement complexe, tandis que dans le dernier, très orchestral, se distingua Arnau Tomas au violoncelle dans des pages faisant penser aux pizzicatos de la Première des trop méconnues Suites de Britten.


Et c’est le Quatuor Casals lui-même qui finalement imposa alors un bis, une grande partie du public s’éclipsant dès la dernière note du quatuor de Britten : le Menuet du Quinzième quatuor (1783) de Mozart, manquant malheureusement de finition.


Le site du Quatuor Casals



Stéphane Guy

 

 

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