About us / Contact

The Classical Music Network

Saint-Céré

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Un Requiem combatif

Saint-Céré
Cahors (Cathédrale)
08/13/2010 -  et 13* (Souillac), 14 (Saint-Céré) août 2010
Wolfgang Amadeus Mozart : Regina cœli, K. 74d [108] – Requiem, K. 626

Isabelle Philippe (soprano), Hermine Huguenel (mezzo), Svetislav Stojanovic (ténor), Jean-Claude Sarragosse (basse)
Chœur du stage de chant choral de Saint-Céré, Jalia Bennani, Anne-Claude Gérard, Hélène Ruggeri (chefs de chœur), Orchestre du festival de Saint-Céré, Jérôme Pillement (direction)


L’abbatiale de Souillac


Si le festival de Saint-Céré en est à sa trentième édition, c’est depuis 1960 que se tient dans la région un stage de chant choral: stage et festival se sont tout naturellement associés, le programme préparé par ces choristes amateurs étant proposé comme de coutume en trois lieux différents. L’abbatiale Sainte-Marie de Souillac (XIIe/XVIIe) accueille ainsi cette année le deuxième des trois concerts: avec son chevet à absidioles pentagonales, l’édifice fait partie des plus beaux sites d’un département qui n’en est pas avare, mais comme tant d’églises, il se révèle hélas bien peu approprié pour la musique, même religieuse. C’est ce que montre d’emblée le Regina cœli en ut (1771) de Mozart (remplaçant la cantate La Mère de Brecht et Weill initialement annoncée): malgré un ensemble restreint (douze cordes, six vents et timbales), on a l’impression, dans les tutti, d’entendre la Symphonie des mille, avec un temps de réverbération interminable et un chœur semblant émerger de très loin derrière les musiciens: bien que fort de 90 chanteurs, sa prestation se trouve de ce fait très difficile à apprécier. C’est cependant l’occasion de retrouver Isabelle Philippe, excellente Mimi la veille à Castelnau (voir ici), dans une partie soliste de haute voltige.


Mais le nombreux public, visiblement un peu déçu de la brièveté de la soirée, était bien évidemment venu avant tout pour le Requiem (1791), témoignant de nouveau de l’étonnante célébrité et de la fascination exercée par des pages dont un quart au plus peuvent être attribuées à Mozart, nonobstant le respect dû au remarquable travail accompli par Süssmayr pour compléter la partition: impossible, décidément, d’échapper à Chopin cette année, puisque l’œuvre fut donnée lors de ses obsèques à la Madeleine. Jérôme Pillement, directeur de l’Opéra Junior de Montpellier depuis octobre 2009, en donne une interprétation plus combative et théâtrale que résignée ou pompeuse, qui, dans un lieu plus propice, aurait sans doute paru dégraissée, voire archaïsante. Généralement très allant dans les pages chorales, qu’il dramatise par des crescendos appuyés, il sait toutefois retenir le tempo pour laisser s’élever les implorations (Lacrimosa, Agnus Dei). Complété par Hermine Huguenel, Svetislav Stojanovic et Jean-Claude Sarragosse (souverain dans le Tuba mirum), le quatuor vocal livre un Benedictus de grande qualité.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com