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Les fastes intérieurs du baroque espagnol

Paris
Chapelle du Val de Grâce
12/09/1997 -  
Musique à la Chapelle royale de Madrid : Francisco Pascual (1683-1743) : Villancico al Nacimiento de el Señor (1722), Juan Manuel de la Puente (1692-1753) : Cantada a la Assumpzion (1730), Antonio de Literes (1673-1747) : Cantada de Reyes (1710), Joseph de Torres (c.1655-1738) : Cantada el Santissimo, Villancico de Miserere, Joseph de San Juan (?-1747) : Xacara de Reyes, anonymes : Passacales, Gayta, Cancion a dos tiples (pièces instrumentales)
Marta Almajano (soprano), Carlos Mena (alto), Lluis Vilamajo (ténor), Jordi Ricart (baryton)
Al Ayre Español, Eduardo Lopez Banzo (direction)

Ce concert du 20e festival d’art sacré de la ville de Paris proposait d’écouter un ensemble hispanique encore peu médiatisé, mais particulièrement remarquable et capté pour l’occasion par France-Musique. En effet, si Al Ayre Español est connu pour ses enregistrements (trois très beaux volumes chez Deutsche Harmonia Mundi), il se produit peu en France. Après Los Elementos de Literes interprétés cet été au Festival de Beaune, de nombreuses pièces variées constituaient ces beaux moments d’une musique qui attire peu l’attention malgré les recherches pionnières d’une Louis Stein par exemple. Il est vrai que certaines catastrophes aident à cet état de fait. Une grande partie des archives de la ‘Capilla Real’ ont disparu lors de l’incendie du Palacio Real lors du Noël 1734. Cette ‘Capilla’ était la plus importante des chapelles royales, comparée à la chapelle du monastère de l’Incarnation et celle des Deschaussées royales. Après Sebastiàn Duron, Torres et Literes composent pour celle-ci. Certaines de ces pièces seront retrouvées au XXe siècle par l’intermédiaire de copies ayant traversées l’Atlantique. Si le problème est celui de la séparation des styles et de ses partages successifs pendant l’histoire  -il est comme un pays avec ses mouvements de frontières incessants- ce concert montrait magnifiquement les différentes influences -françaises, italiennes, arabes ... - présentent dans la synthèse espagnole. Tonos, chanzonetas, romances, coplas, alternaient avec des cantates, des seguidilles ou des menuets à l’intérieur d’une même pièce. De même, la langue vernaculaire de la feria débridée tourbillonnante répondait au latin liturgique de la ferveur religieuse : deux versions d’une Espagne exacerbée, toujours présentes dans la Monja gitana d’un Garcia-Lorca. La danse succède à la méditation. Or le travail suivi qu’a entrepris Eduardo Lopez Banzo lui permet avec une grande économie de moyens d’aboutir à une fabuleuse réalisation recréant les ors et l’intériorité de cette respiration ibérique. Le suprême phrasé de Richte van der Meer (violoncelle), le dynamisme de Barry Sargent (violon) et la pureté de style et de timbre des chanteurs ont participé à l’absolue réussite de ce concert malgré une acoustique récalcitrante.



Frédéric Gabriel

 

 

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