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Formule gagnante

Paris
Hôtel de Soubise
07/09/2010 -  
Bruno Mantovani : Italienne
Frédéric Chopin : Zbiór Spiewow Polskich: Wiosna, Sliczny Chlopiec, Moja Pieszczotka et Nie ma czego tzeba, opus 74 n° 2, n° 8, n° 12 et n° 13 – Impromptus n° 1, opus 29, et n° 2, opus 36 – Polonaise, opus 26 n° 1 – Ballade n° 3, opus 47
Franz Liszt : Oh! quand je dors
Frank Lambert : She is far from the land
Herbert Hughes : The Ninepenny Fidil
Traditionnel : I will walk with my love
Havelock Nelson : Dirty Work
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Zauberflöte, K. 622: «Ach, ich fühl’s»
Vincenzo Bellini : La Sonnambula: «Ah non credea mirarti»
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor: «Regnava nel silenzio»
Victor Herbert : The Enchantress: «Mamma is a queen and papa is a king»

Helen Kearns (soprano), Romain David (piano)




La crosse de violon verte dans son pot est de retour: l’affiche du festival européen «Jeunes talents» reste fidèle à son image tonique. Le dixième anniversaire de cette manifestation, qui se déroule jusqu’au 29 juillet, sera célébré l’après-midi du 14 juillet par une succession de dix brefs concerts à entrée libre. Mais pour le reste, Laurent Bureau, directeur artistique, n’a pas fondamentalement changé une formule qui a largement fait ses preuves depuis 2001 dans ce quasi-désert que devient la vie musicale de la capitale durant l’été: concerts le soir en l’hôtel de Soubise (et en plein air si la météo est clémente), dont un associant maître (Claire Désert) et élève (le violoncelliste Victor Julien-Laferrière), tous précédés (en semaine) d’une répétition générale gratuite à l’heure du déjeuner et d’une présentation «pédagogique et conviviale» de Sophie Picard à 19 heures («Piano à palabres»); concerts à entrée libre le dimanche après-midi dans des jardins (deux à Paris et un à Aulnay-sous-Bois); journées «découverte musicale» pour les 6-12 ans.


Certains des artistes programmés ont déjà acquis une enviable notoriété, comme le harpiste Emmanuel Ceysson. C’est également le cas du compositeur invité, Bruno Mantovani, succédant dans ce rôle à Karol Beffa: dix de ses œuvres seront jouées et c’est l’une d’entre telles qui ouvre la soirée inaugurale, récital croisé de Helen Kearns (née en 1982) et Romain David (né en 1978), suppléant François Dumont, appelé in extremis à se produire en Chine.


Le pianiste français commence donc par l’Italienne (2000) de Mantovani, courte pièce (cinq minutes) créée par Alexandre Tharaud et fondée sur la répétition insensiblement variée d’un fragment de l’Allemande de la Suite en la mineur de Rameau: au terme d’un crescendo et d’un accelerando entêtants, une succession de couperets vient interrompre les tentatives de réapparition de la mélodie. Le reste du programme rappelle, s’il en était besoin, que 2010 est l’année Chopin. Romain David offre ainsi successivement deux Impromptus – le Premier (1836) et la Deuxième (1839) – puis la Première des Polonaises de l’Opus 26 (1835) et la Troisième ballade (1841): un Chopin sans aspérités, exact et sensible, équilibré et réfléchi, ni trop sage, ni trop débridé.



H. Kearns (© François Frenkiel)


La plupart des morceaux sélectionnés par Helen Kearns forment un portrait de Chopin, avec d’abord quatre des dix-sept numéros de son propre Recueil de chants polonais: «Ma bien-aimée» (1837), «Le Printemps» (1838), «Il manque le nécessaire» (1845) et «Le beau garçon» (1841). C’est ensuite l’ami Liszt, dont la bonne centaine de lieder et mélodies, à l’image de Oh! quand je dors (1842/1849), mériterait de sortir de l’oubli. Des extraits d’opéras rappellent sa dévotion à Mozart – l’air de Pamina «Ach, ich fühl’s» du second acte de La Flûte enchantée (1791) – et son amour du bel canto – l’air d’Amina «Ah, non credea mirarti» du second acte de La Somnambule (1831) de Bellini et l’air de Lucia «Regnava nel silenzio» du premier acte de Lucia di Lammermoor (1835) de Donizetti.


L’aigu peine à s’ouvrir et se révèle parfois acide, mais la justesse est rarement prise en défaut et le timbre ne manque ni de charme, ni de chair, ni de fraîcheur, sans avoir à forcer, grâce à l’excellente acoustique de la cour de Guise. La soprano irlandaise apporte sa touche personnelle à cette soirée, chantant quatre mélodies de son pays d’origine, qu’elle présente au public dans un délicieux français: deux pages sentimentales – She is far from the land de Frank Lambert et l’air traditionnel I will walk with my love – alternent avec deux pages à l’humour grinçant – The Ninepenny Fidil de Herbert Hughes (1882-1937) et Dirty Work de Havelock Nelson (1917-1996). La conclusion du récital ne manque pas non plus d’esprit et d’originalité: né à Dublin et élevé à Stuttgart, le compositeur et violoncelliste américain Victor Herbert (1859-1924) écrivit une multitude d’opérettes et opéras comiques, dont L’Enchanteresse (1911), dont Helen Kearns interprète le dynamique air de Stellina «Mamma is a queen and papa is a king» extrait du second acte.


Le bis demeure dans un climat léger, avec l’air d’Adèle «Mein Herr Marquis» du deuxième acte de La Chauve-Souris (1874) de Johann Strauss. A noter que comme bon nombre des spectacles de ce festival, celui-ci a été enregistré par le site Live Music Company! sur lequel il sera donc possible de l’entendre très prochainement.


Le site de «Jeunes talents»
Le site de Bruno Mantovani



Simon Corley

 

 

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