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Noces postrévolutionnaires

London
Royal Opera House, Covent Garden
05/31/2010 -  et 4, 9, 12, 15, 17, 20, 23, 30 juin, 4* juillet 2010
Wolfgang Amadeus Mozart: Le Nozze di Figaro

Erwin Schrott (Figaro), Eri Nakamura (Susanna), Marius Kwiecien/Jacques Imbrailo* (Conte Almaviva), Annette Dasch/Soile Isokoski* (Contessa Almaviva), Jurgita Adamonyte (Cherubino), Robert Lloyd (Bartolo), Peter Hoare (Basilio), Christopher Gillett (Don Curzio), Marie McLaughlin (Marcellina), Amanda Forsythe (Barbarina), Nicholas Folwell (Antonio)
Chœur du Royal Opera House (direction: Renato Balsadonna), Orchestre du Royal Opera House, Sir Colin Davis/David Syrus* (direction musicale)
David McVicar (mise en scène), Tanya McCallin (décors), Paule Constable (lumières)


E. Schrott, E. Nakamura (© The Royal Opera/Clive Barda)


Après une Aida qui a fait sensation à Londres (lire ici), le metteur en scène David McVicar est à nouveau sollicité au Royal Opera House, où il vient d’assurer une série de représentations des Noces de Figaro, dans une production qu’il avait créée sur la même scène en 2006 et reprise une première fois en 2008. Habituellement, l’opéra de Mozart et de Da Ponte, inspiré du Mariage de Figaro de Beaumarchais, est considéré comme un ouvrage annonçant la Révolution française. David McVicar situe, lui, l'action en 1830, soit à la Restauration. Est-ce à dire qu'en l'espace de quarante ans, rien n'a changé? En apparence on pourrait le croire, tant la société paraît figée dans sa structure de classes, mais à y regarder de plus près, on constate que non seulement le château du comte se lézarde, mais aussi et surtout que Figaro a pris de l’assurance, allant jusqu’à défier ouvertement son maître, les yeux dans les yeux, voire à le narguer en brandissant le contrat de mariage avec Susanne. C’est lui, le serviteur, qui, clairement, donne le ton de cette folle journée. Cette conception est rendue possible par l'énergie débordante et l'incroyable présence scénique d'Erwin Schrott, Figaro d'une rare truculence. A ses côtés, le comte de Jacques Imbrailo, au demeurant fâché avec l’italien, est réduit à faire de la figuration. On imagine que la confrontation avec Marius Kwiecien, le comte de la première distribution, a dû être plus équilibrée. Quoi qu’il en soit, David McVicar a aussi particulièrement soigné les détails et la direction d’acteurs, comme à son habitude, avec pour résultat un spectacle d’une grande fluidité et faisant la part belle à l’humour, surtout dans les nombreuses allusions à la bagatelle. Car Les Noces de Figaro, ce n'est pas seulement la lutte des classes, mais aussi la lutte des sexes...


La distribution réunie autour d’Erwin Schrott est d’une grande cohésion, mêlant chanteurs confirmés – telle la superbe comtesse de Soile Isokoski, exemplaire de noblesse et de raffinement, et la Marcellina expressive de Marie McLaughlin – et jeunes artistes, tels le Chérubin ardent et passionné de Jurgita Adamonyte et la Susanne pleine de fraîcheur d’Eri Nakamura, deux noms qui s’annoncent fort prometteurs. Si sa direction ne brille pas par sa fantaisie, David Syrus n’en est pas moins un chef très attentif à ses solistes. Une reprise particulièrement réussie, comme les affectionne le Royal Opera House.



Claudio Poloni

 

 

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