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Ivresse, rires et larmes

Aix-en-Provence
Grand Théâtre de Provence
03/26/2010 -  
Pièces instrumentales et vocales de Monteverdi, Cazzati, Strozzi, Sances, Mealli, etc.

Philippe Jaroussky (contre-ténor)
L’Arpeggiata, Christina Pluhar (théorbe et direction)


P. Jaroussky (© Ribes & Vo Van Tao)


Ce programme alterne pièces instrumentales et vocales, où les huit instrumentistes du célèbre ensemble L’Arpeggiata, mené par Christina Pluhar depuis son théorbe, sont rejoints par Philippe Jaroussky. Bien que globalement contemporaines (fin XVIe-début XVIIe siècle) et italiennes, ces pages confrontent deux univers très différents, les instruments étant souvent cantonnés à la musique de danse, alors que les madrigaux et airs, religieux ou d’opéra, de Barbara Strozzi, Benedetto Ferrari, et surtout Monteverdi, explorent toutes les facettes des affects humains, parmi lesquels se détachent le très émouvant et fervent Stabat Mater de Giovanni Felipe Sances. La voix de contre-ténor de Philippe Jaroussky fait partout merveille, avec sa plénitude d’une pureté minérale, son égalité miraculeuse sur toutes les notes. Donnant l’impression d’être dégagée de toute contingence terrestre, elle se déploie entièrement au service de la nuance et de l’émotion, idéalement soutenue par L’Arpeggiata. Les instrumentistes se livrent également à des danses endiablées (Ciaccona et Passacaglia de Maurizio Cazzati), dont certaines parfois improvisées. Les instruments, où l’on remarque un cornet à bouquin qui rivalise avec le chant sublime de Jaroussky, un violon fort inventif, et un psaltérion délicieusement argentin, sont parfaitement audibles sans amplification dans la vaste salle du Grand Théâtre de Provence, qui confirme ainsi une acoustique très favorable. Même la Tarentella a Maria di’ Nardo de Marcello Vitale à la guitare seule, ou l’Arpeggiata de Girolamo Kapsberger au théorbe seul, sonnent de manière impressionnante et vertigineuse. Certains puristes reprochent une démarche un peu trop « commerciale » à L’Arpeggiata, qui a déjà vendu quelques 40 000 disques, mais il faut avouer que cet ensemble n’a pas son pareil pour rendre la musique de la Renaissance accessible, familière, et même diablement séduisante !


En guise de bis, les artistes se livrent à deux improvisations incroyables, la première sur une basse de chaconne où Jaroussky joue avec le style jazzy, et où le cornet s’amuse à évoquer Carmen, la Marche turque ou le Te Deum de Charpentier ! Et la seconde, ou le cornettiste se met à chanter comme un crooner, pour rivaliser avec Jaroussky, se livrant à un hilarant sketch musical. Délirant d’enthousiasme, le public aixois, debout, ovationne longuement chacun des neuf musiciens !



Philippe van den Bosch

 

 

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