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Un Plasson inattendu

Toulouse
Halle aux Grains
11/20/1997 -  
Alexander von Zemlinsky : Symphonie Lyrique
Richard Wagner : Extraits du Crépuscule des Dieux, Voyage de Siegfried sur le Rhin, Marche funèbre, Scène finale

Elisabeh Whitehouse (soprano)Albert Dohmen (baryton)
Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (direction)

Il était méritoire de la part de Michel Plasson de programmer la difficile Symphonie Lyrique dans la saison de l'orchestre du Capitole, et l'on peut dire que le pari a été gagné doublement puisque le public était venu nombreux assister à ce concert, et que la réalisation musicale était globalement réussie. Pourtant, on pouvait craindre que cette oeuvre profuse ne flatte quelques péchés mignons du chef toulousain : un certain goût pour l'emphase et pour l'imprécision, ou certaines lourdeurs. Heureusement, elle a surtout fait ressortir certaines de ses qualités, telles son sens lyrique et sa conviction sincère. Bien sûr, on pouvait trouver que la première partie de l'oeuvre avait quelque peu du mal à démarrer et que l'orchestre, accumulant les décalages, n'y paraissait pas très assuré. Mais, assez rapidement, Plasson a réussi à trouver une atmosphère vraiment intense, et les moments les plus élégiaques étaient particulièrement bien rendus. Les solistes étaient tout à fait satisfaisants, la soprano avec une jolie voix homogène, sans trop de grave toutefois, et le baryton avec un timbre clair mais légèrement tendu dans l'aigu. Un très bon moment, donc, longuement applaudi, même si les commentaires de l'entracte laissaient entendre que la majorité du public n'était pas familiarisé avec le style musical du compositeur. Sur un
terrain plus connu, Plasson a montré dans Wagner la même somme de qualités et de défauts. Le Voyage de Siegfried sur le Rhin ne commencait pas vraiment bien, avec des cors extrêmement précautionneux, escamotant avec art le thème de Siegfried, et un tempo plutôt lourd. La Marche Funèbre avait plus d'allure et montrait un vrai dramatisme, malgré quelques dérapages des cuivres. Dans la Scène finale du Crépuscule, la soprano Elisabeth Whitehouse a fort intelligemment évitéde pousser une voix qui n'a certainement pas l'ampleur nécessaire pour Brünnhilde, cherchant plutôt à nuancer son chant. Elle n'était hélas pas suivie par Michel Plasson, plus occupé à tirer le maximum de volume sonore de son orchestre. Néanmoins l'effet de l'ensemble n'était pas négligeable, même si la voix de la soliste se perdait quelquefois dans la masse orchestrale, particulièrement dans le registre grave, plus exposé que dans Zemlinsky. Impression globalement très
favorable pour ce concert, et l'on ne peut que souhaiter que Michel Plasson persévère dans ce type d'oeuvres qui lui réussit bien.



Laurent Marty

 

 

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