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Classicisme

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/27/2010 -  
Igor Stravinski : Apollon musagète
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour flûte n° 1, K. 285c [313]
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 4, opus 60

Philippe Pierlot (flûte)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


P. Pierlot (© D. R.)


En raison de la défection de Riccardo Chailly la semaine dernière, la fin de saison de l’Orchestre national connaît quelques réaménagements: une partie du programme initial de ce traditionnel jeudi de l’avenue Montaigne a été avancée au vendredi précédent – les Nocturnes de Debussy – et l’autre a complètement disparu (Menuet antique de Ravel et Cinquième symphonie de Tchaïkovski). Ainsi entièrement renouvelée, la soirée associe des œuvres dont le texte de présentation rappelle qu’elles résultent toutes trois de commandes et se présente comme un hommage au classicisme, en «version originale» (XVIIIe) ou bien revisité au cours des deux siècles suivants. Même le décor – celui des Noces de Figaro que le Théâtre des Champs-Elysées présente par ailleurs – s’inscrit dans la thématique de ce concert qui n’a pas fait salle comble, confronté, il est vrai, à une concurrence exceptionnellement riche et variée (Pierre Boulez à Pleyel, Laurent Naouri à Orsay, Jean-Marc Luisada aux Bernardins, Alain Planès à la Cité de la musique, Maurizio Baglini à Gaveau, ...).


Inhabituellement placé juste après l’entracte, le concerto met en vedette Philippe Pierlot, première flûte solo depuis 1976: confirmant la grande sûreté de goût et de technique des pupitres de bois des formations parisiennes, il donne du Premier concerto (1778) de Mozart une lecture sage et élégante. La première partie avait été entièrement consacrée à Apollon musagète (1928/1947), emblématique de cette période dite «néoclassique» de Stravinski qui traduit en réalité davantage un retour à la période baroque. Daniele Gatti, face à une page qui n’est certes pas la plus immédiatement payante ni la plus intéressante du compositeur, émousse les angles et édulcore le propos: du coup, cette demi-heure évoque quelque sucrerie, tantôt anglaise (Britten), tantôt viennoise (R. Strauss), parfois même aussi française (Poulenc).


Après les audaces de la Troisième symphonie, Beethoven revient à un esprit plus proche de celui de Haydn dans la Quatrième (1806). Dans ce répertoire qu’ils ont souvent pratiqué (voir ici) et pratiquent encore avec leur «directeur musical honoraire», Kurt Masur, les musiciens du National, bien que non exempt de faiblesses instrumentales, trouvent aisément leurs marques. Sans chercher midi à quatorze heures et sans insister sur la filiation haydnienne, Daniele Gatti se révèle sans doute plus sensible que son aîné à l’évolution de l’interprétation au cours des dernières décennies, mettant en valeur l’élément rythmique ainsi que les contrastes de nuances et d’humeurs de la partition.



Simon Corley

 

 

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