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Un nouveau festival Bordeaux Cap-Ferret (Eglise Notre-Dame-des-Flots) 05/14/2010 - et 15 mai 2010 (La Teste-de-Buch) Franz Schubert : Trio avec piano n° 2, D. 929
Felix Mendelssohn : Trio avec piano n° 1, opus 49
Laure Favre-Kahn (piano), Hugues Borsarello (violon), Pejman Memarzadeh (violoncelle)
Un nouveau festival: cette naissance doit d’autant plus être saluée que les temps sont difficiles et que les subventions se raréfient. On doit cette initiative au violoncelliste d’origine iranienne Pejman Memarzadeh, fondateur, en 1994, de l’Orchestre des musiciens de La Prée, devenu depuis l’an dernier Orchestre de l’Alliance. Avec deux autres amoureux du bassin d’Arcachon, son épouse Caroline Sénéclauze et Jean-Christophe Moreau, patron d’une société de conseil en communication financière, il organise dix concerts en dix lieux différents, du Pyla-sur-Mer à Gujan-Mestras en passant par Andernos-les-Bains et, bien sûr, Arcachon: un festival «itinérant» qui se targue d’être «durable», forcément, et «le plus naturel». Pourquoi pas? En tout cas, dès cette première année, la liste des artistes invités ne manque pas d’allure – David Bismuth, Gérard Caussé, Olivier Charlier, Richard Dubugnon, Emmanuel Rossfelder, ... – et les tarifs demeurent raisonnables, de 9 à 20 euros selon les événements, certains étant même gratuits.
Trois week-ends en mai, à la faveur des jours fériés (victoire de 1945, Ascension, Pentecôte) et quatre samedis de juillet, pendant les vacances d’été: le public visé est familial et local, mais visiblement moins celui de la région que celui des résidences secondaires, des hôtels et autres lieux de villégiature qui prospèrent dans ces sites éminemment touristiques. Car c’est plutôt l’accent de l’ouest parisien et francilien qui domine à l’entracte de ce court concert pour lequel Memarzadeh est entouré de la pianiste Laure Favre-Kahn et du violoniste Hugues Borsarello. Il est donné à deux reprises: avant le samedi à La Teste-de-Buch, c’est d’abord en l’église Notre-Dame-des-Flots de Cap-Ferret, édifice d’une élégante modernité inauguré en 1966, avec ses murs blancs, ses vitraux colorés, son filet de pêche tendu au-dessus de l’autel et ses maquettes de bateaux.
S’efforçant de suppléer l’absence totale de notes de programme, Memarzadeh présente brièvement les compositeurs et les œuvres aux spectateurs. Assez réverbérée mais pas trop confuse, l’acoustique se révèle acceptable dans le Second trio (1827) de Schubert. Elle tend toutefois à désavantager le violoncelle et ne permet pas de profiter de toutes les nuances d’une interprétation dont il est cependant possible de percevoir qu’elle se déroule sans trop d’accrocs et, surtout, dans un excellent état d’esprit, sans surenchère ni effets. Bénéficiant de l’arrêt du chauffage électrique radiant installé sous la voûte, mettant ainsi fin au bruit qui en émanait durant la première partie, le Premier trio (1839) de Mendelssohn ressort de façon plus convaincante, avec un Molto allegro agitato généreux, un Andante tranquillo sans mièvrerie, un Leggiero e vivace pétillant à souhait et un Finale expansif. Les musiciens concluent la soirée en offrant en bis une adaptation de Liebesleid (1910) de Kreisler.
Le site des Escapades musicales
Le site de Laure Favre-Kahn
Le site d’Hugues Borsarello
Simon Corley
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