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La Juive dans son pays

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Opéra d’Israël
04/14/2010 -  et 15, 16, 17, 21, 23, 24, 25, 27*, 28 avril
Jacques Fromental Halévy : La Juive
Neil Shicoff/Francisco Casanova/John Uhlenhoop* (Eléazar), Marina Poplavskaya/Karine Babajanyan* (Rachel), Mario Zeffiri*/Robert McPherson (Léopold), Vladimir Braun (Albert), Carlo Striuli (Ruggiero), Robert Scandiuzzi/Dmitry Ulyanov* (Brogni), Annick Massis/Jessica Pratt* (Eudoxie), Carlo Striuli (Ruggiero), Vladimir Braun (Albert), Mark Shaimer (Officier)
Chœur de l’Opéra d’Israël, Yishai Steckler (chef de chœur), Orchestre de l’Opéra d’Israël-Orchestre symphonique de Rishon-LeZion, Daniel Oren (direction)
David Pountney (mise en scène), Robert Israel (décors), Marie-Jeanne Lecca (costumes), Jürgen Hoffmann (lumières), Renato Zanella (chorégraphie)


(© Yossi Zwecker)


Le hasard, qui fait souvent bien les choses, a fait qu’après Carmen, ma deuxième visite à l’Opéra de Tel Aviv fut encore pour y voir un opéra français.


La Juive n’est pas un opéra simple. La musique y est très inégale, combinant des moments d’un amateurisme total avec des moments sublimes. Un autre problème est le personnage d’Eléazar qui, bien que victime de l’antisémitisme, se montre sous un jour peu sympathique, vengeur et cruel, faisant paraître par moment ses persécuteurs comme supérieurs à lui sur le plan humain. En tout cas pas du tout du goût du public israélien qui n’a pourtant pas boudé le plaisir d’y aller en masse, à guichets fermés, probablement à cause des deux scènes, la célébration de la Pâque et le « Rachel, quand du Seigneur » qui ont eu droit à des applaudissements nourris.


J’ai eu la malchance de tomber un soir où les rôles principaux étaient tenus par des remplaçants, ce qui ne m’a pas permis de retrouver l’Eléazar de Neil Schicoff, inégalable comme il l’a prouvé à Bastille, à Vienne ou à Zurich. Mais ce fut aussi une occasion de trouver de merveilleuses voix, pas encore assez connues mais qui le seront, surtout la magnifique basse de Dmitry Ulyanov dans le rôle du cardinal Brogni et le Léopold de Mario Zeffiri. La mise en scène a placé l’histoire sous le signe de l’affaire Dreyfus par les décors et les costumes. Elle adopte aussi un parti pris « cinématographique » par l’utilisation, peut-être excessive, de la scène tournante, surtout au premier acte.


Il est étrange de penser que cet opéra, si peu « accompli », fut pourtant la référence des opéras de son temps. En tout cas, cette Juive-là ne fut pas tout à fait à sa place dans « son » pays, où l’on sentait le chemin parcouru depuis ce XIXe siècle honteux sur le plan des rapports avec les Juifs. Les Israéliens l’ont bien senti ainsi.


Le site de l’Opéra d’Israël



Benjamin Duvshani

 

 

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