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Waltz avec Médée

Bruxelles
La Monnaie
04/11/2010 -  et 13 avril 2010
Pascal Dusapin : Medea
Caroline Stein (soprano)
Vocalconsort Berlin, Orchestre symphonique de la Monnaie, Marcus Creed (direction musicale)
Compagnie « Sasha Waltz & Guests », Sasha Waltz (mise en scène, chorégraphie, scénographie, vidéo), Pia Maier-Schriever, Thomas Schenk, Heike Schuppelius (décors), Christine Birkle (costumes), Thilo Reuther (éclairages)




Medea (1991) de Pascal Dusapin poursuit sa carrière en se désolidarisant de Didon et Enée de Purcell avec lequel cet opéra de durée similaire a été créé le 13 mars 1992 à la Monnaie. S’il ne s’intitule plus comme la pièce de Heiner Müller (Medeamaterial) et n’est plus l’apanage des formations de type baroque – l’Orchestre de la Chapelle royale dirigé par Philippe Herreweghe lors de la création –, l’effectif reste modeste : onze violons, quatre altos, quatre violoncelles, deux contrebasses, un orgue, un clavecin, une soprano soliste et presque autant de choristes que d’instrumentistes. Dix-huit ans plus tard, l’ouvrage revient sur son lieu de naissance dans une production réglée par Sasha Waltz et représentée pour la première fois en 2007 au Grand Théâtre de Luxembourg.



(© Sebastian Bolesch)


Dans un espace noir, intemporel, dépouillé jusqu’à la nudité et éclairé avec parcimonie, la chorégraphe traduit la puissance et la poésie du texte et de la partition dans un spectacle visuellement prégnant, sophistiqué et virtuose. Ce contrepoint savant mais fluide de musique et de danse accorde à cette dernière une importance centrale, parfois exclusive, sans préjudice toutefois pour le compositeur, comme lors de cette silencieuse séquence introductive débouchant sur une frise murale vivante et l’insertion d’une saisissante tempête générée par six gigantesques ventilateurs latéraux, pour ne citer que deux épisodes d’une scénographie corporelle et intense revisitant cette effroyable tragédie avec tact et émotion. Si les nombreux (et excellents) danseurs de la Sasha Waltz & Guests en expriment la violence, tendresse et sensualité y ont droit de cité, le meurtre s’effectuant d’ailleurs en douceur ce qui en accroît l’impact.


Le rôle-titre, qui nécessite présence et endurance, n’a semble-t-il plus de secrets pour Caroline Stein qui l’incarne dans cette production depuis presque trois ans en ayant prêté entre temps son concours à celle mise en scène par Antoine Gindt : à l’aise aussi bien dans le médium que dans les extrêmes, elle incarne avec profondeur et sans hystérie une Médée hallucinée. Dans la fosse, où prend place le Vocalconsort Berlin qui, à l’exception du quatuor vocal, rejoindra les danseurs sur scène, Marcus Creed dirige pour la première fois un Orchestre symphonique de la Monnaie apte à rendre les finesses de cet opéra comptant désormais parmi les classiques du répertoire contemporain.


Le site de la compagnie « Sasha Waltz & Guests »



Sébastien Foucart

 

 

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