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Ligeti meets jazz

Paris
Théâtre 13
04/05/2010 -  
Samuel Barber : Summer music, opus 31
György Ligeti : Six bagatelles
Florent Pujuila : Haut de forme – Hôtel Batha – Fêlures – Ne dis pas – Au-delà des forêts – Rose’n jaune

Solistes de l’Ensemble orchestral de Paris: Marina Chamot-Legay (flûte, piccolo), Daniel Arrignon (hautbois), Florent Pujuila (clarinette), Gilles Bertocchi (cor), Henry Roman (basson) – Quintette Z: Fabrice Martinez (trompette, bugle, trombone, tuba ténor), Florent Pujuila (clarinettes, saxophones), Nicolas Durant (guitares), Alexis Anerilles (clavier, guitare basse), Ianik Tallet (batterie, accessoires)


F. Pujuila (© Jean-Baptiste Millot)


Dernier concert de la saison pour les solistes de l’Ensemble orchestral de Paris (EOP) au Théâtre 13, réunis pour l’occasion en quintette à vent: il démarre de façon on ne peut plus traditionnelle – ou peu s’en faut, puisque c’est d’abord l’un des trop rares hommages, cette année à Paris, au centenaire de Samuel Barber (1910-1981). Le petit quart d’heure de Summer music (1955) n’atteint peut-être pas tout à fait la réussite de Knoxville, Summer of 1915, récemment entendu à la Cité de la musique (voir ici), mais après un début marqué «Lent et indolent», cette succession d’épisodes tour à tour sereins, frais et lyriques met joliment en valeur la virtuosité des bois et du cor. C’est également le cas Six bagatelles (1953) de Ligeti, plus célèbres et toujours très appréciées du public, venu nombreux en ce lundi de Pâques.


La deuxième partie du programme prend en revanche une tournure nettement moins habituelle. Florent Pujuila (né en 1978), troisième prix au prestigieux concours de l’ARD à Munich (2003) et second soliste à l’EOP, est par ailleurs membre du Quintette Z, aux côtés des cuivres de Fabrice Martinez, des guitares électriques de Nicolas Durant, du clavier d’Alexis Anerilles et de la batterie, augmentée d’accessoires les plus inattendus, de Ianik Tallet. Revendiquant un «jazz mutant» situé quelque part entre le free et l’Europe centrale, l’ensemble (sonorisé) interprète trois des compositions du clarinettiste: Haut de forme qui plante le décor avec ses bruitages instrumentaux et vocaux, Hôtel Batha, page orientalisante, et Fêlures, inspirée de la métrique de Ligeti, avec ses petits décalages entre saxophone ténor et trompette.


Cinq plus cinq ne font pas toujours dix: Florent Pujuila appartenant aux deux formations, leur réunion, en dernière partie de soirée, ne rassemble donc que neuf musiciens. Pas encore un big band, mais le clarinettiste et saxophoniste doit cependant parfois battre la mesure... tout en continuant à jouer. Ne dis pas trouve également sa source dans la musique de Ligeti, mais la pièce paraît confuse et délayée, tandis que les membres de l’EOP demeurent confinés à des notes tenues généralement peu audibles. Leur contribution est plus significative dans Au-delà des forêts, qui se fonde sur des «rythmes africains» fortement scandés, s’effaçant toutefois pour laisser place à un beau solo de tuba ténor. Fusion, métissage, mélange: la mayonnaise ne prend pas à tous les coups entre l’improvisé et l’écrit – mais, pour les uns comme pour les autres, c’est ici une première. L’association convainc en revanche bien davantage dans les couleurs «balkaniques» et klezmer de Rose’n jaune, où les instruments «classiques» entonnent une ritournelle à la Ligeti, avec un solo central de trompette – pour sa reprise en bis, ce sera le saxophone soprano.


Le site de Florent Pujuila



Simon Corley

 

 

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