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Increvable

Paris
Opéra Bastille
03/26/2010 -  et 30 mars, 3*, 5, 8, 10, 14, 18, 21, 23 avril 2010
Gioacchino Rossini : Il Barbiere di Siviglia

Antonino Siragusa (Il Conte d’Almaviva), Alberto Rinaldi (Bartolo), Karine Deshayes (Rosina), Dalibor Jenis (Figaro), Paata Burchuladze (Basilio), Aimery Lefèvre (Fiorello), Jeannette Fischer (Berta), Denis Aubry (Un ufficiale), Jean-Marc Huber (Ambroggio), Max Delor (Un notario)
Denis Dubois (clavecin, assistant à la direction musicale), Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Bruno Campanella (direction musicale)
Coline Serreau (mise en scène), Jean-Marc Stehlé et Antoine Fontaine (décors), Elsa Pavanel (costumes), Geneviève Soubirou (lumières)


D. Jenis, K. Deshayes, A. Siragusa
(© Opéra national de Paris/C. Leiber)



Créée en avril 2002 (voir ici), cette production du Barbier de Séville (1816) de Rossini a traversé la décennie: reprise dès 2003 (voir ici), puis en 2004 (voir ici) et 2008 (voir ici), déjà présentée en début de saison (voir ici), éditée en DVD chez TDK (voir ici), elle est à nouveau de retour à Bastille.


Cet increvable succès ne s’explique pas seulement par la résonance toujours actuelle de la transposition «dans un monde où l’enfermement de la moitié de l’humanité est encore la règle», ni même par l’opulent décor tournant de Jean-Marc Stehlé et Antoine Fontaine qui met en valeur «la grandeur de cette culture, son raffinement». Car il tient autant aux costumes tour à tour somptueux et cocasses d’Elsa Pavanel qu’à la mise en scène de Coline Serreau, certes traditionnelle, mais d’une impeccable efficacité, avec ses petits détails qui font mouche (cliquetis de la serrure systématiquement fermée à triple tour, portraits de Rossini et de Beaumarchais descendant des cintres au moment des saluts, ...) et sa direction d’acteurs astucieusement calée sur la partition. Même l’accompagnement de clavecin de Denis Dubois dans les récitatifs y va de ses clins d’œil: Don Giovanni, Lohengrin... et La Panthère rose.


C’est avec plaisir qu’on retrouve Bruno Campanella, qui assurait déjà les représentations de 2002 mais aussi de septembre dernier: avec davantage de subtilité que de folie, le chef italien dirige amoureusement, avec délicatesse et raffinement, faisant ainsi ressortir dans l’Ouverture ce que Rossini doit à Mozart. Lui aussi présent il y a huit ans, Dalibor Jenis possède l’abattage scénique et vocale de ce Figaro camelot, quitte à en faire un peu trop dans son «Largo al factotum». L’Almaviva d’Antonino Siragusa a déjà été salué comme il se doit en début de saison: son timbre volontiers nasal est certes affaire de goût, mais la versatilité et la souplesse de sa voix, l’élégance de ses vocalises, sa solidité insolente, en puissance ou en finesse, et le comique de sa composition en Alonso zézayant lui valent une ovation d’autant plus méritée qu’il n’omet pas le redoutable «Cessa di più resistere» du second acte – tout aussi à l’aise, lorsqu’ayant ôté sa veste pour montrer son maillot de numéro 10 de la squadra azzura, il jongle du pied et de la tête avec un ballon de football.


Les autres chanteurs faisaient également partie de la distribution de septembre 2009. Karine Deshayes a tendance à forcer ses aigus, mais ne manque ni de virtuosité, ni de charme. Le Bartolo d’Alberto Rinaldi reste vocalement fatigué mais parfaitement stylé, à la différence du Basilio pour le moins incongru de Paata Burchuladze, pontifiant et enflé. Il ne faut pas oublier Jeannette Fischer, fidèle depuis les tout débuts de ce spectacle, qui fait toujours rire le public dans son air «Il vecchiotto cerca moglie» plaisamment chorégraphié.


Le site de Karine Deshayes
Le site de Paata Burchuladze



Simon Corley

 

 

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