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Une Passion rhénane

Paris
Eglise Saint-Roch
03/29/2010 -  et 30 mars 2010 (Sainte-Hermine)
Johann Sebastian Bach : Matthäus-Passion, BWV 244

Michael Feyfar (L’Evangéliste, ténor I), Markus Auerbach (Le Christ, basse I), Benoît Porcherot (Judas, ténor I), Samuel Le Bigot (Pierre, basse II), Guillaume Olry (Pilate, Second grand-prêtre, basse II), Michael Lang (Premier grand-prêtre, basse I), Alex Potter (Premier témoin, alto I), François Rougier (Second témoin, ténor II), Andrea Büchel (Première servante, soprano I), Aurore Bucher (Seconde servante, soprano II), Gunhild Alsvik (La femme de Pilate, soprano I), Anne Roubet (alto I), Julien Freymuth, Thi-Lien Truong (altos II), Hélène Fauchère (soprano II), Rolf Ehlers (ténor II)
Chœur d’enfants Carpe diem, La Chapelle rhénane, Benoît Haller (direction)


B. Haller (© Pixotrope/Jean-Pierre Rosenkranz)


Fondée en 2001 par le ténor Benoît Haller avec des musiciens français et allemands, La Chapelle rhénane est parvenue en moins de dix ans à se faire une place dans un univers pourtant très peuplé et donc très concurrentiel, celui des formations sur instruments anciens. En ce début de semaine pascale, à l’invitation de Philippe Maillard, deux jours avant la Passion selon saint Jean de Bach dont elle vient d’effectuer un enregistrement pour Zig Zag Territoires, elle présente la Passion selon saint Matthieu.


Le programme n’est guère original en cette période de l’année, mais le succès n’en est pas moins au rendez-vous. Le public se presse tellement nombreux à l’extérieur sur les marches que le concert, qui devait commencer à 20 heures 30, un horaire déjà bien tardif pour un spectacle de trois heures entracte compris, débute avec près d’une demi-heure de retard. L’affluence est telle que certains spectateurs doivent assister debout à la première partie; durant l’entracte, les organisateurs s’affairent efficacement pour apporter des chaises supplémentaires et, au fil de la seconde partie, les défections demeurent limitées. L’acoustique de Saint-Roch n’est hélas pas idéale pour apprécier la prestation de certains instrumentistes (violon, viole de gambe) de même que le jeu entre le double chœur (huit unités chacun) – complété par le chœur d’enfants Carpe diem pour les premier et dernier numéros de la première partie – et le double orchestre (trente musiciens au total), visuellement dominé par un contrebasson de hauteur spectaculaire. Mais voilà quand même l’une des plus belles Saint Matthieu qu’il ait été donné d’entendre ces dernières années à Paris.


On le doit avant tout à un véritable esprit collectif, les différents personnages et soli étant confiés à des chanteurs issus de chacun des deux ensembles de huit choristes qui se font face: pas de vedettes en représentation, mais une grande homogénéité de qualité et d’inspiration. Ensuite, cela n’empêche pas d’avoir des préférences, à commencer bien sûr par l’Evangéliste solide et clair du Suisse Michael Feyfar et par le Christ à la fois puissant et souple de l’Allemand Markus Auerbach. Mais il ne faudrait pas oublier, le timbre agréable et la voix bien projetée de la soprano Aurore Bucher dans «Blute nur», la fraîcheur de la soprano norvégienne Gunhild Alsvik dans «Aus Liebe», la musicalité du contre-ténor anglais Alex Potter dans «Buß und Reu» et «Erbarme dich», et la polyvalence de Guillaume Olry, veule en Pilate mais consolateur dans «Gerne will ich mich bequemen».


On le doit également à la direction vivante, plus animée que monumentale, de Benoît Haller: très interventionniste, jusqu’au moindre accord ponctuant les récitatifs, il accompagne la narration de façon dramatique et expressive, s’attachant à mettre en valeur le texte et à souligner tout ce que la musique peut avoir de figuratif. Mais si ses déhanchements sur le podium surprennent dans un tel contexte, cette extraversion ne l’empêche nullement d’offrir de beaux moments de recueillement. Les spectateurs y contribuent d’ailleurs à leur manière, parvenant tant bien que mal à respecter la recommandation affichée aux portes de l’église et les invitant à ne pas applaudir pour respecter ce temps de la Semaine Sainte.


Le site de La Chapelle rhénane
Le site d’Alex Potter
Le site de Gunhild Alsvik



Simon Corley

 

 

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