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Vive le cinémascope !

Paris
Opéra Bastille
09/22/1997 -  et 25et 28* septembre, les 1er, 4, 7, 10, et 13 octobre 1997
Giacomo Puccini : Turandot
Sharon Sweet (Turandot), Charles Burles (Altoum), Robert Lloyds (Timur), Barbara Fritoli (Liu), Sergei Larin (Calaf), Earle Patriarco (Ping), Doug Jones (Pang), Timothy Robinson (Pong), Romuald Tesarowicz (Un mandarino)
Choeur et Orchestre de l’Opéra national de Paris, Georges Prêtre (direction)
Francesca Zambello (mise en scène)

Francesca Zambello est précieuse pour l’Opéra de Paris, voici en effet l’un des rares metteurs en scène à savoir utiliser toute la scène de l’Opéra Bastille, son cadre comme sa profondeur, à se sentir à son aise dans ces dimensions imposantes quand tant de ses confrères semblent s’y perdre. Comme Billy Budd l’année dernière, sa mise en scène habite l’espace scénique jusqu’à faire perdre au spectateur la sensation d’éloignement qu’il peut ressentir dans cette grande salle. Francesca Zambello, c’est la mise en scène en cinémascope ! Voici donc le spectateur plongé dans un décor qui, avec ses échafaudages métalliques et ses costumes gris, évoque plus la Chine de Mao et des Gardes rouges que celle de l’antiquité à laquelle fait référence le livret. Francesca Zambello tire Turandot vers la parabole sur la folie meurtrière d’un Etat gouverné par un despote ; l’accumulation des crânes au deuxième acte évoque les vestiges des camps de la mort du Cambodge... Princesse de glace (" Je ne suis pas humaine "), Turandot aura rarement paru aussi tyrannique et hautaine. Les sarcastiques Ping, Pang et Pong achèvent de donner la touche d’humour noir à cette tragédie qui se termine bien. La musique aussi est en cinémascope - par sa générosité et son inventivité - et Georges Prêtre, qui n’était pas redescendu dans la fosse de l’Opéra de Paris depuis 1984, en magnifie tous les rythmes et les couleurs. Son dynamisme fait merveille dans cette partition foisonnante. Enfin, la réussite de cette production est parachevée par une distribution vocale d’une exceptionnelle qualité avec Sharon Sweet et Barbara Fritoli incarnant les deux femmes aux destins croisés, l’une accédant à l’amour quand l’autre mourra, avec Charles Burles et Robert Lloyd, les pères impuissants et désespérés devant le destin de leurs enfants, et Sergei Larin qui par sa foi en Turandot sauvera son empire. Le dernier tableau baigne dans une violente couleur orange qui colle parfaitement à l’optimisme de la scène finale : l’affirmation de l’amour nous sauvera de la folie meurtrière des hommes. On peut toujours rêver, on est à l’opéra…


Philippe Herlin

 

 

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