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En Russie le jeudi

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/18/2010 -  
Modeste Moussorgski : Une nuit sur le Mont chauve
Serge Rachmaninov : Concerto pour piano n° 1, opus 1
Serge Prokofiev : Alexandre Nevski, opus 78

Simon Trpceski (piano), Olga Borodina (mezzo)
Chœur de Radio France, Andreï Petrenko (chef de chœur), Orchestre national de France, Alexander Vedernikov (direction)


S. Trpceski (© Jillian Edelstein/EMI Classics)


Comme en 2008-2009, où il avait été contraint d’annuler ses trois rendez-vous avec l’Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck, dont on connaît les problèmes de santé chroniques, a également dû renoncer à ce concert à la tête de l’Orchestre national, avec lequel il s’était produit pour la dernière fois à Paris – c’était en décembre 2007, déjà (voir ici). Mais son remplaçant, Alexander Vedernikov (46 ans), directeur musical du Bolchoï de 2001 à 2009, qui fait partie depuis 2003 du «collège» de chefs assurant la direction de l’Orchestre national de Russie et qui exerce les fonctions de directeur musical de l’Orchestre symphonique d’Odense depuis la présente saison, a conservé sans changement le programme 100% russe initialement prévu.


Dans Une nuit sur le Mont chauve (1867), sa direction volontiers spectaculaire, voire appuyée, entre silences insistants et vigoureux coups d’accélérateur, fait presque oublier le travail de Rimski, rabotant les aspérités et «corrigeant» les «erreurs» de Moussorgski, intervention présentée de façon détaillée dans la très intéressante notice de François-Xavier Szymczak. Déjà entendu en récital à Paris (voir ici), Simon Trpceski (30 ans) ne s’y était encore jamais produit en concerto, ainsi qu’il l’indique au public, dans un français impeccable, au moment de présenter son bis, le sobre et nostalgique «Mars (Chant de l’alouette)» des Saisons (1876) de Tchaïkovski, qu’il dédie à sa mère et sa sœur, venues spécialement pour l’occasion. Dans le Premier concerto (1891/1917) de Rachmaninov, le pianiste macédonien, qui vient d’enregistrer les Deuxième et Troisième (voir ici), confirme sa maîtrise technique, qui lui permet de nuancer le propos sans manquer pour autant de puissance et d’énergie. L’entente avec le chef, moins distant et objectif, plus sentimental, invitant l’orchestre à s’épancher généreusement, ne constitue en revanche pas le point fort de cette interprétation.


Après l’entracte, Vedernikov donne d’Alexandre Nevski (1938) une interprétation dosée, sans surenchère, n’abusant pas des décibels et des effets, mais sans cependant amortir l’impact de la partition, à l’image de ces grandes phrases lyriques qu’il laisse largement s’exprimer ou de cette tenue, interminable, presque insoutenable, du triomphant accord final. Soliste de luxe, Olga Borodina n’entre en scène que pour son «Champ des morts», comme si les cinq mouvements qui précèdent, et notamment la fameuse «Bataille sur la glace», ne la concernaient pas, mais elle le chante avec dignité, sans pathos. Faisant preuve d’une belle cohésion, le Chœur de Radio France, préparé par Andreï Petrenko, et l’Orchestre national, sont visiblement heureux de travailler avec leurs chefs respectifs.


Alexander Vedernikov reviendra le 21 mai prochain pour diriger à Pleyel l’autre orchestre de Radio France, le Philharmonique, à nouveau dans un programme russe (Scriabine, Miaskovski et Rachmaninov).


Le site de Simon Trpceski



Simon Corley

 

 

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