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Une relation privilégiée

Paris
Salle Pleyel
03/17/2010 -  et 18 mars 2010
Paul Hindemith : Symphonic Metamorphosis
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 33
Joseph Haydn : Symphonie n° 99

Marie-Elisabeth Hecker (violoncelle)
Orchestre de Paris, Marek Janowski (direction)


M. Janowski (© Felix Broede)


Les orchestres français ont la réputation d’être difficiles à manier, mais Marek Janowski, après seize ans d’idylle avec le Philharmonique de Radio France, entretient depuis 2004 une relation privilégiée avec l’Orchestre de Paris, où il donne deux programmes par saison, nonobstant les fonctions de directeur artistique de l’Orchestre symphonique de la Radio de Berlin et de directeur musical de l’Orchestre de la Suisse romande qu’il exerce respectivement depuis 2002 et 2005. Pour son second programme, le chef allemand reste fidèle au répertoire germanique auquel sa renommée est généralement associée: après le postromantisme de R. Strauss (voir ici), il enchaîne cette fois-ci le classicisme de Haydn au néoclassicisme de Hindemith – voici près de 20 ans au Philhar’, il avait déjà conçu une série de concerts confrontant l’intégrale des Symphonies «Parisiennes» du premier parallèlement à celle des Kammermusiken du second.


On reconnaît d’emblée son style dans les Métamorphoses symphoniques (1943) de Hindemith: ce n’est pas avec lui que le compositeur encourra le reproche d’une pesanteur académique, tant il l’interprète avec vivacité, presque précipitation, ne déviant pas de sa ligne et avançant résolument, tendu comme vers un but à atteindre. Même l’Andantino ne s’alanguit pas hors de propos et, à une telle allure, Vincent Lucas n’en a que plus de mérite à s’illustrer dans le solo final de flûte. Dans les trois autres mouvements, la direction s’illustre par sa grande clarté, allégeant la pâte sonore, marquant bien les rythmes pointés et se reposant sur la belle fiabilité des musiciens, qui ont à cœur de se mettre en valeur dans cette œuvre qui, sans en porter le titre, n’en présente pas moins les exigences d’un concerto pour orchestre.


Premier grand prix au concours Rostropovitch en novembre 2005 alors qu’elle était âgée de dix-huit ans seulement, Marie-Elisabeth Hecker, pour ses débuts à l’Orchestre de Paris, a choisi le Premier concerto (1875) de Saint-Saëns, dans lequel Tatjana Vassiljeva, premier grand prix du même concours quatre ans plus tôt, avait paru quelque peu en retrait voici deux mois au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici). De fait, la violoncelliste allemande, tout aussi fine et subtile, mais pas fluette pour autant, convainc davantage, chantant avec sensibilité et s’épanchant sans pathos: une lecture souverainement équilibrée, parfaitement maîtrisée et d’une grande solidité technique, jusque dans ces impeccables harmoniques du Finale. En bis, elle offre – bien sûr – un extrait de l’une des six Suites de Bach, la Sarabande de la Première.


En seconde partie, dans la Quatre-vingt-dix-neuvième symphonie (1793) de Haydn, Janowski ne trouve ses modèles ni dans une tradition empoussiérée, ni dans sa remise en cause radicale par les «baroqueux». Il aborde en effet la partition avec une fraîcheur inattendue, dès le Vivace assai initial, vif et transparent, quasi rossinien, s’exprimant avec une verve et un humour qu’on ne lui connaissait pas. Dans la même veine, suit un Adagio plus élégant que solennel. Mesuré, presque bonhomme mais pas lourdaud, le Menuet s’interrompt pour laisser place à un Trio encore plus retenu, plein de grâce et d’attendrissement. Nerveux et bondissant, le Finale brille par sa virtuosité instrumentale. A l’issue de ce programme bien court, le chef fait reprendre le Menuet – une initiative modérément intéressante s’agissant d’une symphonie classique, puisque l’auditeur entend ainsi certaines sections de ce mouvement jusqu’à six fois au cours du même concert.


Un site consacré à Marie-Elisabeth Hecker



Simon Corley

 

 

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