About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Noyade

Paris
Sorbonne (Grand amphithéâtre)
03/16/2010 -  
Ralph Vaughan Williams : Symphonie n° 1 «A Sea Symphony»

Nathalie Manfrino (soprano), Alain Buet (baryton)
Chœur de l’université Paris-Sorbonne, Denis Rouger (chef de chœur), Orchestre de l’université Paris-Sorbonne, Johan Farjot (direction)





Bon nombre d’écrivains s’accordent pour constater que le premier roman leur a paru plus facile à mener à bien que le deuxième: il en va de même pour les festivals, surtout en ces temps de crise, et il faut donc se réjouir qu’après un début prometteur en 2009 (voir ici), la deuxième édition des «Voix du printemps» poursuive dans le même état d’esprit du 16 au 25 mars pour accompagner à nouveau l’arrivée des beaux jours. Organisé par «Musique en Sorbonne», toujours sous la direction artistique conjointe de Johan Farjot, directeur musical de l’Orchestre de l’université Paris-Sorbonne, et d’Arnaud Thorette, il se déroule à la Sorbonne, bien sûr, mais aussi au Réfectoire des cordeliers et en la cathédrale Saint-Louis des Invalides: neuf concerts payants et, le 21 mars, jour du printemps, quatre chœurs se produisant gratuitement tout au long d’un dimanche interrompu à l’heure du déjeuner par un «pique-nique choral».


Après Philippe Hersant, l’invité d’honneur est cette année Karol Beffa, dont de nombreuses œuvres, y compris des créations, seront données. Et l’affiche ne manque pas d’atouts, pour ce qui est tant des artistes (Delphine Haidan, Karine Deshayes, l’Ensemble Contraste, le jeune chœur de Paris, la Maîtrise de Radio France...) que du programme, volontiers original et ambitieux, à l’image d’une soirée inaugurale intégralement consacrée à la Première symphonie de Vaughan Williams, A Sea Symphony (1909). Comme son nom l’indique, le festival rend hommage à la voix sous toutes ses formes: c’est ce que rappelle brièvement Johan Farjot dans son bref propos liminaire au concert introductif, qu’il dédie à Bernard Giraudeau. Souffrant, l’acteur n’a pu en effet se déplacer pour l’occasion, la lecture de la traduction des poèmes de Whitman mis en musique par le compositeur anglais étant dès lors confiée à un intervenant invisible du public.


La chance d’entendre une symphonie de Vaughan Williams étant scandaleusement rare dans la capitale, alors même que s’annoncent déjà pour 2010-2011 les énièmes intégrales Mahler, il y avait tout lieu de se réjouir de la présentation au public parisien de cette grande fresque instrumentale et vocale. Car si sa durée (70 minutes), son effectif (deux solistes, chœur et orchestre) et son concept même (une «symphonie» vocale) paraissent mahlériens, c’est l’influence des grands oratorios d’Elgar qui est prépondérante. Mais la modalité de la musique populaire et les gammes par ton debussystes apparaissent déjà, tandis que la puissance du propos et la jubilation sonore évoquent parfois aussi, de façon plus inattendue, le Psaume XLVII de Schmitt, exactement contemporain.


Malheureusement, toutes ces bonnes intentions se noient une fois de plus dans l’une des plus mauvaises acoustiques de Paris, édifices religieux exclus, celle du Grand amphithéâtre de la Sorbonne, transformant les tutti en une houle confuse de décibels et engloutissant les solistes, qui paraissent pourtant bien tenir leur partie, avec l’avantage au baryton Alain Buet sur la soprano Nathalie Manfrino pour l’accent et la diction. Un lieu qui ne laisse hélas guère de place à la subtilité: dommage pour la direction de Johan Farjot, qui ne manque ni de souffle ni d’intériorité, dommage pour l’orchestre, qui fait mieux que tenir le coup face à cette longue prestation sans entracte, dommage pour le chœur, que son chef Denis Rouger a excellemment préparé.


Le site du festival «Voix du printemps»
Le site de Johan Farjot
Le site de Nathalie Manfrino



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com