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Détournement de sons

Paris
L’Archipel
01/28/2010 -  
Philippe Hersant : Variations sur la «Sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont»
Wolfgang Rihm : Fremde Szene III
Olivier Greif : Trio avec piano, opus 353

Trio Atanassov: Pierre-Kaloyann Atanassov (piano), Perceval Gilles (violon), Sarah Sultan (violoncelle)


Le Trio Atanassov



Formé en 2007, troisième prix au Concours Vibrarte en 2008 (voir ici), le Trio Atanassov donne un programme plus ludique de conception que de caractère: intitulé «Détournement de sons» et consacré à des compositeurs nés autour de 1950, il rapproche trois œuvres ayant pour point commun de «réactualiser» un «héritage musical», précédées d’une brève présentation, sympathique mais pas très aboutie, par le pianiste Pierre-Kaloyann Atanassov.


Philippe Hersant (né en 1948) est venu assister à l’interprétation de ses Variations sur la «Sonnerie de Sainte-Geneviève-du-Mont» (1998), qui lui ont été suggérées par une pièce (1723) pour violon, viole de gambe et clavecin de Marin Marais: vingt minutes à la fois puissantes et mélancoliques, d’un seul tenant, qui bénéficient d’un fort engagement expressif et d’une belle qualité instrumentale. Chez Hersant, la référence au passé est l’un des éléments constitutifs de son style, avec une prédilection pour le romantisme allemand qui est aussi celle de Wolfgang Rihm (né en 1952). Fremde Szene III (1984) est la dernière d’une série de trois partitions pour trio avec piano évoquant Schumann, mais le compositeur procède par allusions et réminiscences plutôt que par citations: de plus en plus violente et animée, la musique progresse vers une implosion finale, fonctionnant ainsi, selon Atanassov, comme un big bang à l’envers.


Le Trio avec piano (1998) d’Olivier Greif (1950-2000) est fondé quant à lui sur la «signature» de quatre notes de Chostakovitch (transposée, et dont la troisième note est répétée deux fois). Avec une grande efficacité dramatique, la musique juxtapose brutalement des éléments hétérogènes: dès le début du premier mouvement («De profundis»), le «DSCH» du violoncelle s’insère entre les clusters-couperets du piano, tandis que le violon se lance de façon délibérément exagérée dans une mélodie à la Tosti. Ironique et fantomatique, la «Java» est également onirique, au point que sonne sans ménagement, dans les dernières pages, l’heure du réveil. Les arrière-pensées ne cèdent le pas que dans une «Romanze» ouvertement lyrique, à laquelle s’enchaîne attaca une fugue alla breve sur les quatre notes emblématiques de Chostakovitch, curieusement couronnée par la mélodie guillerette d’une chanson médiévale.


La générosité du Trio Atanassov est plus que bienvenue, et son bis fort judicieusement choisi: le «Ziemlich langsam» du Troisième trio (1851) de Schumann permet non seulement d’entendre le compositeur ayant inspiré Rihm mais consiste lui aussi en une sorte de rêverie (provisoirement) interrompue.


Le site de Philippe Hersant
Le site de l’Association Olivier Greif



Simon Corley

 

 

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