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Les moyens ne justifient pas la fin

Paris
Maison de Radio France
01/20/2010 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate n° 11, opus 22
Franz Liszt : Sonate en si mineur

Duanduan Hao (piano)


D. Hao (D. R.)


Parmi les «bons plans» à recommander en ces temps de crise, il y a notamment les concerts gratuits de Radio France: pas moins de vingt-huit, du 16 septembre au 30 juin, pour la seule série «Génération... Jeunes interprètes» produite par Gaëlle Le Gallic. Le mercredi à 19 heures, c’est donc un nombreux public qui se presse au studio Sacha Guitry pour entendre les talents d’aujourd’hui et les vedettes de demain.


Né en 1990, Duanduan Hao s’est déjà fait connaître par un deuxième prix (second nommé, en l’absence de premier prix) au Concours de Genève en 2008 (voir ici). Se perfectionnant depuis quelques années auprès de Dominique Merlet, présent dans la salle, c’est dans un français impeccable qu’il se présente brièvement aux spectateurs avant de se lancer dans la malaimée Onzième sonate (1800) de Beethoven. La vivacité et la fraîcheur haydniennes s’effacent devant un volontarisme et une virulence déjà bien beethovéniens: une approche rentre-dedans, dès les doubles croches en anacrouse ouvrant l’Allegro initial, dans le mordant de l’appogiature du thème du Menuet ou dans le Minore rageur de ce même mouvement. Plus en retrait dans le long Adagio, il ne force pas sur l’indication con molt’ espressione. Puissant, parfois brusque et raide, il fait cependant preuve d’une formidable aisance technique que ne ternissent pas de rares accrocs.


Affirmative et athlétique, toujours «plus vite, plus haut, plus fort» comme aux jeux Olympiques, son interprétation de la Sonate en si mineur (1853) de Liszt réduit trop souvent l’œuvre à un défi physique et à une démonstration de virtuosité. Or, les moyens ne sauraient justifier la fin: difficile hélas de ne pas ressentir comme telle une prestation bruyante et dure, qui ne trouve son équilibre que dans les pages lyriques ou dans la fugue, bénéficiant d’une agilité impressionnante. Sans autre précision, Duanduan Hao annonce en bis une «petite pièce chinoise», arrangement très lisztien d’une mélodie de facture traditionnelle.



Simon Corley

 

 

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