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Grand répertoire

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
01/07/2010 -  
Igor Stravinski : L’Oiseau de feu (Suite)
Camille Saint-Saëns : Concerto pour violoncelle n° 1, opus 33
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 5, opus 47

Tatjana Vassiljeva (violoncelle)
Orchestre national de France, Daniele Gatti (direction)


T. Vassiljeva (© Felix Broede)



L’Orchestre national entame 2010 comme il avait terminé 2009 (voir ici), avec son directeur musical, Daniele Gatti. En attendant la suite du cycle Mahler commencé cet automne, ils offrent ce programme peu aventureux, constitué de piliers du répertoire symphonique rassemblés sous un titre en forme d’interrogation, «Vers la lumière?».


Lorsque le chef italien avait interprété, en novembre dernier, Circus Polka et Jeu de cartes (voir ici), Didier van Moere avait conclu qu’«on préférerait entendre Gatti dans L’Oiseau de feu». Le voici justement dans la Suite (1919) tirée de ce ballet (1910): de fait, ce Stravinski aux marges de l’univers de Rimski lui convient visiblement mieux. Il y laisse s’épanouir les sonorités et les phrasés avec sensualité et s’alanguit avec suavité dans la «Ronde des princesses» et la «Berceuse». Mais les textures n’en conservent pas moins une belle finesse, comme dans la transition vers le «Finale», nullement alangui, pour le coup, et introduit par une remarquable intervention de Benoît de Barsony, cor solo de l’Orchestre de Paris venu prêter main forte à ses camarades du National.


Voici près de dix ans que le public français est familier de Tatjana Vassiljeva (née en 1977), premier prix au Concours Rostropovitch en 2001. Dans le Premier concerto (1872) de Saint-Saëns, la violoncelliste russe manque moins de subtilité ou de maîtrise technique que de puissance, à moins qu’elle n’ait poussé trop loin le souci de s’intégrer plutôt que de s’opposer à l’orchestre. Dans ces conditions, l’arachnéen Allegretto con moto central convainc davantage que les deux mouvements qui l’entourent, d’autant que Gatti, dirigeant par cœur, y ménage un accompagnement délicatement ouvragé. En bis, Vassiljeva offre, sans grande imagination, le Prélude de la Première suite de Bach.


Dans la Cinquième symphonie (1937) de Chostakovitch, Gatti ne craint ni de faire ressortir le pathos ni d’enjoliver le propos. Manquant de tomber du podium et encourageant de la voix ses musiciens, attentifs et disciplinés, qui lui font fête au moment des rappels, il tend à surligner l’expression, à appuyer le caractère grotesque, à exacerber les contrastes dynamiques: une vision théâtrale, en somme, mais qui illustre aussi comment l’œuvre se place à la fois dans la descendance de Tchaïkovski et de Mahler – même si la façon dont il aborde la fameuse péroraison, sans ralentir le tempo, montre qu’il n’est pas dupe de son apparence triomphaliste.


Le site de Tatjana Vassiljeva



Simon Corley

 

 

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