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Rigoletto, sans émotions

Bruxelles
Théâtre Royal de La Monnaie
06/01/1999 -  et 4, 6*, 9, 12, 15, 17, 19, 22 et 25 juin 1999
Giuseppe Verdi : Rigoletto
Anthony Michaels-Moore (Rigoletto), Elizabeth Futral (Gilda), Marcelo Alvarez (Il Duca di Montova), Eldar Aliev (Sparafucile), Dagmar Peckova (Maddalena), Jaco Huijpen (Il Conte di Monterone), Michael Nelle (Marullo), Beau Palmer (Borsa), Beata Morawska (Giovanna), Richard Lloyd-Morgan (Il Conte di Ceprano), Ismini Giannakis (La Contessa), Gerard Lavalle (Usciere di Corte), Li Jinxian (Paggio della Duchessa)
Stéphane Braunschweig (mise en scène et décors), Thibault Vancraenenbroeck (costumes), Barbara Manzetti (chorégraphie), Marion Hewlett (lumières)
Orchestre Symphonique et Choeurs de la Monnaie, Vladimir Jurowski (direction)

Fin de saison bien décevante à la Monnaie avec ce Rigoletto très attendu mais qui laisse perplexe. Certes les intentions de Stéphane Braunschweig de renoncer à tout réalisme scénique sont louables, mais nous proposer à la place une mise en scène aussi lourde, insistante et tant en décalage avec la musique de Verdi aboutit à un résultat où l’émotion disparaît au profit d’un concept qui se veut intelligent mais tourne à vide. Dans un décor minimaliste fait de panneaux de bois rouge qui bougent de manière lassante, la mort est présente dès l’ouverture représentée par des cercueils qui ponctueront sans cesse l’oeuvre. Mais cela se transforme vite en une répétition grotesque des mêmes effets, alors que l’intention semblait être de souligner le cauchemar dans lesquels sont enfermés les personnages. Et ce concept ne fonctionne qu’à de rares moments, surtout grâce à certains interprètes.

La distribution ne répond pas non plus tout à fait à nos attentes (peut-être trop grandes). Tout en étant par instants bouleversant, Anthony Michaels-Moore perd plus d’une fois le contrôle de son instrument et la justesse s’en ressent (" Cortigiani, vil razza dannata…, par exemple). Lorsqu’il aborde des moments plus adaptés à ses moyens, la voix retrouve sa ligne et son legato. Marcelo Alvarez est un Duc parfaitement rompu au style verdien, avec un beau phrasé et une belle couleur de voix, dont la stabilité perd de son assurance dans certains passages piani. Mais il s’agit sans aucun doute d’un artiste intéressant. Ce qui n’est pas hélas ! le cas avec Elizabeth Futral, au timbre anonyme, pauvre en couleurs vocales et dont la technique est loin d’être parfaite, comme en témoignent des problèmes de justesse fréquents. Le reste de la distribution est satisfaisant, en particulier Eldar Aliev, Sparafucile au grave somptueux et Dagmar Peckova, sensuelle Maddalena.

La direction de Vladimir Jurowski privilégie des tempi lents, qui ont peut-être contribué au manque d’émotions de la représentation mais il apporte une belle transparence orchestrale, soucieux des détails et veillant à ne pas couvrir les voix.



Christophe Vetter

 

 

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